Published 14 août 2023 Commentaires 0 Commentaire Par Eric Mabille Tags céramique contemporaineDaniel PontoreauescapadeExpositionKeramis - La LouvièreLa Louvière Daniel Pontoreau : Quand la Céramique Sculpte les Paysages Plongée sensorielle au cœur des dialogues entre matière brute, architecture et paysage, l’exposition ‘Avant le Paysage’ imaginée par l’artiste sculpteur et céramiste Daniel Pontoreau, se dévoile à travers une série impressionnante de créations céramiques aux dimensions souvent monumentales. A voir au Centre de la Céramique Keramis, à La Louvière, jusqu’au 20 août 2023. Daniel Pontoreau – Avant le Paysage Préparée en étroite collaboration avec Daniel Pontoreau, cette exposition rétrospective captivante rassemble des œuvres majeures de l’artiste produites entre les années 1970 et aujourd’hui. Chacune d’entre elles trouve sa place sous la lumière, posée avec délicatesse ou soigneusement accrochée, au sein des espaces brutalistes de Keramis. Elles y trouvent, dans une oscillation entre blancheur des murs et rendu cimenté des alcôves et des couloirs – un décor visuel harmonieux. Une disposition des collections contemporaines permanentes du 20ème et 21ème siècle à Keramis repensée pour l’occasion. Mettant en lumière les relations interpersonnelles et les affinités artistiques évidentes avec l’artiste invité, une sélection d’œuvres de Claude Champy, Émile Desmedt, Philippe Godderidge, Setsuko Nagasawa, Nadia Pasquer, Hervé Rousseau, Antonino Spoto, Aio Takamori, Claude Varlan et David White coexistent et entretiennent un dialogue avec celles de Daniel Pontoreau. Daniel Pontoreau, Métamorphose Matérielle et Architecturale Avec « Avant le Paysage », la matière brute se transforme en une extension architecturale. Dans leur singularité, chaque sculpture – qu’elle soit en terre cuite, en porcelaine, hybride ou créée avec d’autres matériaux – entre en dialogue avec l’environnement environnant. Cette fusion entre les éléments matériels et le cadre bâti engendre une expérience visuelle et tactile qui dépasse les limites classiques de l’art céramique. Daniel Pontoreau édifie le Paysage avec la maîtrise d’un architecte : il le construit, l’agence, l’unifie, le superpose, le dresse. Au sein des créations de Pontoreau, l’émaille et les couleurs sont quasiment absentes, instaurant un silence profond. Un silence imposant, sculpté, presque sacré, suspendu aux ondulations de la lumière ambiante dans l’espace qui les enveloppe. « Je suis venu à la sculpture en autodidacte, par une approche directe, intuitive, manuelle des éléments ; par un intérêt pour les techniques les plus diverses, l’organisation physique et spatiale des choses » Daniel Pontoreau Daniel Pontoreau, Les Paysages Intérieurs Révélés « Avant le Paysage », un titre d’exposition qui, telle une énigme à déchiffrer, nous ouvre les portes d’un univers fascinant. Chaque pièce exposée est une invitation à pénétrer des horizons intérieurs, des paysages à la fois métaphoriques et concrets. Les variations chromatiques aux tonalités géologiques harmonisent, les courbes des formes intriguent et les textures appellent à une exploration attentive, incitant chacun à tisser ses propres récits en laissant libre cours à une interprétation toute personnelle. Bien plus qu’un artisan modelant l’argile en objets utilitaires, Daniel Pontoreau façonne la céramique et ses techniques avec une vision sculpturale. Les proportions souvent monumentales captivent le regard, les structures élaborées surgissent telles des créations architecturales émanant de modules simples et fondamentaux, les mélanges audacieux de matières éveillent la curiosité. De la terre brute et solide aux échos des reliefs rocheux, des engobes aux surfaces de porcelaine, une argile qui mime la nature dans sa splendeur originelle, véritable matrice primordiale de toute forme. Des étendues généreuses de plaques s’entrelacent, des stèles énigmatiques prennent vie, un arc mystérieux semble suspendu dans le temps, des agrégats de matières s’érigent en des architectures primitives, comme surgies des profondeurs de l’histoire. Comme des îles en suspension, elles engagent une conversation avec le cadre architectural, entrelaçant avec finesse des échanges subtils de couleurs et de textures. Prêté de manière exceptionnelle par le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, une Arche de grès noir veille majestueusement sur un assemblage de dizaines de tas informes et minuscules, disposés en cercle au sol tel un hypothétique sanctuaire. En face d’elle, en suspension comme venu du ciel, un simple fil de coton blanc imprime sa silhouette en creux sur une petite montagne en terre cuite. Lui répond un imposant face-à-face entre deux stèles se toisant, réunies par un long chemin de terre et l’uniformité de leurs teintes. Sur des tableaux rectangulaires ou ovoïdes plats, aux bords irréguliers, l’horizon s’affirme avec la vigueur d’un trait horizontal qui s’étire dans l’épaisseur d’une argile fraîche. Plus loin, une pierre incrustée au cœur d’un disque monumental en terre, ceinturé d’un sillon, clin d’œil archaïque à « L’Origine du Monde ». Au sein de l’exposition, émergent des unions insolites entre la terre cuite et la porcelaine, un mariage entre la robustesse de la terre brute et sombre, et l’éclat blanc émaillé et délicat des formes qu’elle emprisonne, leur insufflant une vie subtile. Des pierres s’étreignent sur des autels qui célèbrent l’union de la terre native et de la terre cuite. Dans l’alcôve de la petite nef, une tour en briques de céramique se dresse contre une amphore qui rivalise en taille. C’est un dialogue entre deux formes conçues pour déjouer le temps, accentué seulement par le miroitement délicat d’un fin tube de verre. On s’attarde quelques instants dans le couloir menant aux pièces contemporaines des collections du musée, face à ces pierres scarifiées échouées sur le sol tels des météores venus d’un ailleurs lointain. Plus loin, près des anciens fours-bouteilles, deux longues colonnes aux silhouettes similaires s’érigent côte à côte, formant « Deux pièces faciles » (2018), un dialogue entre le grès, la porcelaine et la terre cuite émaillée. Daniel Pontoreau, L’Héritage et l’Innovation dans l’Art Céramique En tant que figure marquante de la « nouvelle céramique » des années 1970-80, Daniel Pontoreau repousse constamment les limites artistiques de ce médium par sa vision novatrice. Ses œuvres monumentales témoignent de sa maîtrise technique et de sa capacité à dialoguer harmonieusement avec l’environnement. L’exposition « Avant le Paysage » réunit des pièces emblématiques de différentes périodes de sa carrière, offrant un témoignage vivant de son évolution artistique et de son impact dans le monde de l’art. Une exposition qui transcende les frontières entre les disciplines, invitant les visiteurs à reconsidérer leur relation à l’art, à l’architecture et au paysage. Daniel Pontoreau, L’Appel de la Matière L’univers artistique de Daniel Pontoreau vibre d’un attrait irrépressible pour la matière. S’éloignant des conventions de la poterie artistique de son époque, l’artiste a opté pour une exploration radicalement nouvelle de la terre cuite. Au-delà d’une simple substance ; cette matière porte en elle des qualités esthétiques fondamentales qu’il s’efforce de mettre en lumière dans leur état le plus brut. Une approche artistique qui fusionne habilement forme et matière, où chaque sculpture née de cette interaction, révélant cette harmonie intrinsèque animée d’une énergie organique. Les voyages en Inde et au Népal marquent l’expression artistique de Pontoreau. Ses créations, teintées d’un sentiment primitif, utilisent pierres levées, dalles, briques et roches brutes, évoquant rituels ancestraux et lien profond avec la Terre-Mère. Architecture et paysage s’entrelacent en un voyage intérieur explorant les horizons infinis du monde extérieur. Les sculptures de Pontoreau captent l’essence du silence. En les contemplant, nous sommes invités à arpenter l’espace, à sonder le temps et à embrasser l’éternité. Elles sont un appel vibrant, une conversation entre l’homme et la matière, entre le fini et l’infini, entre le visible et l’invisible. Daniel Pontoreau, la BIO Expresse Daniel Pontoreau est né à Paris en 1947 Adolescent, il découvre le bouillon culturel parisien de la fin des années 1960 et les premières éditions de la Biennale de Paris où se mélangent librement les arts plastiques, la danse et le cinéma notamment Intéressé précocement par la céramique, Daniel Pontoreau est de ceux qui ne portent pas réellement d’intérêt à la culture de la poterie d’art dominante en France dans les années 1970 Il s’engage dans un tout autre rapport à la terre. De la céramique, puis de la fonte de fer notamment, il retient leurs qualités esthétiques primaires. Mes 5 raisons d’aller voir l’exposition Daniel Pontoreau « Avant le Paysage » : Découvrir l’œuvre novatrice de Daniel Pontoreau, figure de la « nouvelle céramique » des années 1970-80 Plonger dans un dialogue visuel entre la matière brute et l’architecture au cœur du Centre de la Céramique, Keramis Explorer des paysages intérieurs évoqués par les œuvres de différentes périodes de l’artiste Contempler des sculptures monumentales qui transforment l’espace qui les entoure S’immerger dans une expérience artistique immersive qui évoque des récits profonds et personnels. Daniel Pontoreau Avant le Paysage Keramis – Centre de la Céramique 1 Place des Fours-Bouteilles 7100 La Louvière / Belgique jusqu’au 20 août 2023 mardi, de 9h à 17h du mercredi au dimanche, de 10h à 18h https://www.keramis.be/ Daniel Pontoreau, Slash, H. 160 x L. 30 x P. 30 cm, terre cuite, porcelaine, 2018, exposition Avant le Paysage, Keramis, 2023, La Louvière, Belgique, (c) Keramis, (c) photo Odessa Malchair, Boombartstic Art Magazine Daniel Pontoreau, Sans Titre, 1973, dépôt Centre National des Arts Plastiques, France, FNAC1804, exposition Avant le Paysage, Keramis, 2023, La Louvière, Belgique, (c) Keramis, (c) photo Eric Mabille, Boombartstic Art Magazine Daniel Pontoreau, Pierre en Suspens, H.120 x L.85 x P.27 cm, terre cuite, feldspath, 2020, exposition Avant le Paysage, Keramis, 2023, La Louvière, Belgique, (c) Daniel Pontoreau, (c) photo courtesy Keramis, Boombartstic Art Magazine Daniel Pontoreau, L’Origine du Monde, 2017, technique mixe , exposition Avant le Paysage, Keramis, 2023, La Louvière, Belgique, (c) Daniel Pontoreau, (c) photo Eric Mabille, Boombartstic Art Magazine Daniel Pontoreau, Paysage Horizon, 2017, terre réfractaire, porcelaine, exposition Avant le Paysage, Keramis, 2023, La Louvière, Belgique, (c) Daniel Pontoreau, (c) photo Eric Mabille, Boombartstic Art Magazine Daniel Pontoreau, Sans Titre, 1990, terre cuite, grès, verre, exposition Avant le Paysage, Keramis, 2023, La Louvière, Belgique, (c) Daniel Pontoreau, (c) photo Eric Mabille, Boombartstic Art Magazine Daniel Pontoreau, Pierre scarifiée, H. 25 x L. 30 x P. 30 cm, terre cuite avec engobe de porcelaine, 2001. Collection particulière, exposition Avant le Paysage, Keramis, 2023, La Louvière, Belgique, (c) et (c) photo Keramis, Boombartstic Art Magazine Daniel Pontoreau, Five easy Pieces, H. 50 x L. 320 x P. 200 cm, terre réfractaire, porcelaine, acier, 2016, exposition Avant le Paysage, Keramis, 2023, La Louvière, Belgique, (c) Keramis, (c) photo Odessa Malchair, Boombartstic Art Magazine Daniel Pontoreau, Deux pièces faciles, H. 350 x L. 140 x P. 80 cm, grès, porcelaine, terre cuite émaillée, 2010, exposition Avant le Paysage, Keramis, La Louvière, Belgique, (c) photo Keramis, Boombartstic Art Magazine Daniel Pontoreau, Première Pierre, terre réfractaire et porcelaine, 90 x 90 x 75 cm, 2017, exposition Avant le Paysage, Keramis, 2023, La Louvière, Belgique, (c) Daniel Pontoreau, (c) photo Anthony Girardi, Boombartstic Art Magazine Daniel Pontoreau, vue de l’exposition Avant le Paysage, Keramis, 2023, La Louvière, Belgique, (c) photo Keramis – Odessa Malchair, Boombartstic Art Magazine Auteur Eric Mabille "J’adore bouger et mon rapport à l’art est dans le mouvement, l’instinct et l’instant et ce depuis toujours. J'aime ce côté spontané, libéré de toute connaissance préalable, en vrai autodidacte. J’apprécie aussi pleinement le moment privilégié d’une preview presse, où seul dans une salle d’exposition, j’ai cette impression d’avoir toutes les œuvres pour moi. » Eric Mabille est diplômé en marketing, passionné de web, spécialisé en gestion de projets culturels et en marketing de destination et de niche. Il fréquente depuis plusieurs années l’atelier de dessin et les cours de chant lyrique à l’Académie de Saint-Gilles.
Expositions Françoise Schein, 1001 plateaux, une exposition collaborative à la Banque Nationale de Belgique