Published 2 février 2025 Commentaires 0 Commentaire Par Eric Mabille Tags BRAFA Art FairBruxellesFoire d'art BRAFA 2025, une flânerie au grand art BRAFA 2025 revient pour célébrer 70 ans d’histoire et d’excellence. Du 26 janvier au 2 février, Brussels Expo accueillera cette foire d’art incontournable de renommée mondiale. Découvrez des œuvres exceptionnelles, allant de l’Antiquité à l’art contemporain, dans une atmosphère élégante et inspirante. La grande foire d’art BRAFA revient du 26 janvier au 2 février 2025 sur le plateau de Brussels Expo pour une édition exceptionnelle célébrant son 70ème anniversaire. Véritable institution du marché de l’art, elle réunira 130 galeries internationales venues de 16 pays, proposant un voyage unique à travers les siècles et les disciplines artistiques. Peinture ancienne et moderne, art tribal, design, joaillerie, tapisseries, mobilier ou encore livres rares : chaque stand sera une invitation à la découverte, à l’admiration et, pour certains, à l’acquisition d’œuvres d’exception. BRAFA 2025, une immersion dans l’excellence Depuis sa création en 1956, la BRAFA s’est imposée comme l’une des foires d’art les plus prestigieuses d’Europe. Sa singularité ? Une sélection rigoureuse des galeries et un mélange audacieux des styles et des époques, offrant aux visiteurs une expérience où le dialogue entre l’art ancien et contemporain se fait naturellement. En franchissant ses portes, amateurs d’art et collectionneurs embarquent pour une promenade à travers 20 spécialités artistiques, allant de l’Antiquité au XXIe siècle. Un gage de qualité et d’authenticité L’une des forces de la BRAFA 2025 réside dans la garantie d’authenticité des œuvres exposées. Avant l’ouverture officielle, plus de 80 experts internationaux scrutent minutieusement chaque pièce, assurant son origine, son état de conservation et sa valeur historique. Cette exigence fait de la foire un événement incontournable pour les collectionneurs en quête de raretés en toute confiance. BRAFA 2025, un rendez-vous cosmopolite et éclectique L’édition 2025 verra l’arrivée de 16 nouvelles galeries, dont des références internationales comme COLNAGHI (Londres, New York et désormais Bruxelles) et DYS44 Lampronti, spécialisées en Maîtres anciens. Stoppenbach & Delestre fera également ses débuts à la foire avec une sélection d’œuvres françaises couvrant le XIXe et le XXe siècle. Cette volonté de diversification s’inscrit dans la dynamique de BRAFA qui cherche à enrichir son offre en explorant des disciplines comme la photographie et le design. Valerio Turchi (Rome) enrichit l’offre en archéologie grecque et romaine. Du côté du design, le jeune trio bruxellois Objects With Narratives bouscule les codes avec des pièces fonctionnelles aussi surprenantes que collectionnables. Les galeries Nathalie Obadia et Templon (Paris, Bruxelles) viennent désormais agrandir l’offre contemporaine. Une expérience enrichissante pour tous Chaque année, la BRAFA séduit plus de 65 000 amateurs d’art, collectionneurs et curieux venus des quatre coins du monde. Qu’il s’agisse d’enrichir une collection, d’affiner son regard ou simplement de s’émerveiller devant des trésors artistiques, cette foire incontournable offre une immersion captivante dans l’univers de l’art sous toutes ses facettes. Alliant exigence, diversité et une atmosphère incomparable, l’édition 2025 promet une expérience sensorielle et culturelle à ne pas manquer. La BRAFA 2025 s’ouvre à la Restauration d’Œuvres d’Art L’édition 2025 de la BRAFA marque un tournant en accueillant une collaboration d’envergure avec le prestigieux Institut royal du Patrimoine artistique (KIK-IRPA). Dans un espace dédié, cet organisme de référence dévoilera les coulisses de la conservation et de la restauration des œuvres d’art, un savoir-faire alliant expertise scientifique et passion pour l’histoire matérielle. Bien plus qu’une simple vitrine, cette initiative propose une immersion interactive où le public pourra saisir la complexité des techniques de préservation. À travers des démonstrations et des ateliers, les visiteurs découvriront comment les avancées technologiques redonnent vie aux chefs-d’œuvre du passé, dans un dialogue constant entre tradition et innovation. En parallèle, les BRAFA Art Talks enrichiront l’expérience avec une série de conférences quotidiennes orchestrées par des spécialistes du monde de l’art. Rendez-vous sur le stand de la Fondation Roi Baudouin pour des échanges captivants sur les enjeux du marché, de la conservation et de l’histoire de l’art. L’artiste portugaise Joana Vasconcelos, invitée d’honneur de la BRAFA 2025 Joana Vasconcelos, figure incontournable de la scène artistique contemporaine, est l’invitée d’honneur de la 70e édition de la BRAFA. Ses imposantes Valkyries, véritables monstres sacrés de la sculpture moderne, trôneront majestueusement dans les deux halls de la foire. Des œuvres supplémentaires de l’artiste seront exposées sur le stand de La Patinoire Royale – Galerie Bach. La nef de la Patinoire Royale sera métamorphosée en une véritable Enchanted Forest, une installation immersive spectaculaire où la magie des formes et des couleurs opère. A voir dès le 1er février jusqu’au 12 avril 2025. Les Valkyries occupent une place centrale dans l’œuvre de Joana Vasconcelos, incarnant sa vision féministe et sa réinterprétation des symboles traditionnels. Inspirées des figures mythologiques nordiques, ces sculptures monumentales sont réalisées à partir de matériaux tels que le tissu, le crochet et l’ornementation, fusionnant artisanat traditionnel et art contemporain. Loin de la figure guerrière traditionnelle et de sa chevauchée wagnérienne, Vasconcelos la réinvente dans le contraste, la dotant d’une sensualité et d’une délicatesse. Une exploration d’une féminité, entre pouvoir et transformation, qui rend hommage aux traditions artisanales portugaises et permet de redéfinir des archétypes anciens, en leur insufflant une nouvelle vie. L’intensité de ses installations réside dans leur capacité à fusionner art contemporain et influences culturelles. BRAFA 2025, invitée d’honneur Joana Vasconcelos, Valkyrie Seondeok, 2023, (c) photo Joana Vasconcelos’ solo exhibition ArtisTree Selects, Enchanted Forest, Taikoo Place, Hong Kong, 2024, Boombartstic Art Magazine BRAFA 2025, invitée d’honneur Joana Vasconcelos, (c) portrait Arlindo Camacho for Atelier Joana Vasconcelos, Boombartstic Art Magazine BRAFA 2025, une flânerie Boombartstic Pour cette édition anniversaire, il est regrettable qu’aucune grande thématique ne soit mise en avant. L’occasion semblait pourtant idéale pour évoquer l’Art Déco, un courant qui sera largement célébré cette année en Région de Bruxelles-Capitale, profitant du centenaire de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes, tenue à Paris en 1925. Alors on se prend à flâner de stand en stand, à parcourir les allées de la BRAFA avec la même méthode chaque année pour être certain de tout voir. Mémoriser certaines rencontres, des œuvres d’exception et prendre le temps du regard. Pendentif Gustave Landuyt @Fondation Roi Baudoin – stand 135 À l’occasion de la BRAFA 2025, la Fondation Roi Baudouin met à l’honneur une sélection de pièces majeures acquises récemment, affirmant ainsi son engagement indéfectible en faveur du patrimoine belge et international. Depuis plus de 35 ans, cette institution joue un rôle essentiel dans la préservation et la valorisation des richesses artistiques et culturelles du pays. Parmi les chefs d’œuvre exposés, une spectaculaire tapisserie bruxelloise (ca 1530) représentant le roi Salomon et Bethsabée, récemment acquise grâce à une collaboration exemplaire entre la Ville de Bruxelles, la Fondation Périer-D’Ieteren, De Wit asbl et la Fondation Roi Baudouin. En dépôt à la Maison du Roi et provisoirement exposée à la BRAFA. Le Fonds du patrimoine de la Fondation Roi Baudouin a récemment enrichi la collection du musée DIVA, à Anvers avec une acquisition de choix : un pendentif spectaculaire signé Octave Landuyt, accompagné de son coffret peint. Ce bijou d’exception illustre à merveille le style singulier de l’artiste belge, qui s’est distingué dans les années 1960-1970 par ses créations joaillières empreintes de symbolisme. Contrairement à d’autres plasticiens de son époque, Landuyt ne se contente pas de miniaturiser ses sculptures, mais développe un langage formel propre, nourri de références à la vie, la mort et l’illusion. L’œuvre se compose d’anneaux en ivoire, d’une tête dorée et de pierres précieuses aux couleurs évocatrices : grenat, cornaline et améthyste. Fidèle à son univers, Landuyt confère à son pendentif une présence troublante. Son coffret en bronze, orné d’un visage et d’un oiseau peints dans des tons bleutés et verts, témoigne de la démarche de l’artiste, qui conçoit ses bijoux comme des œuvres d’art totales. Cette acquisition vient renforcer l’hommage du DIVA aux créateurs belges qui ont marqué l’histoire du bijou contemporain. Déjà dépositaire de deux autres pièces de Landuyt, le musée prévoit une étude approfondie de ce nouvel ensemble, reflet d’un mouvement où l’orfèvrerie dialogue avec les arts plastiques. BRAFA 2025, Fondation Roi Baudoin, Octave Landuyt, pendentif avec coffret assorti,1976, acquisition du Fonds du Patrimoine de la Fondation Roi Baudouin, 2020, mis en dépôt au DIVA Museum, Anvers, (c) photo courtesy Fondation Roi Baudouin, Boombartstic Art Magazine Séquoia fossilisé de 35 millions d’années @ Stone Gallery (NL) – stand 7 À Zwenkau, près de Leipzig, un séquoia fossilisé vieux de 35 millions d’années témoigne d’un phénomène rare : la pétrification du bois. Privé d’oxygène peu après sa chute, l’arbre a été imprégné d’eau riche en silicium, initiant un lent processus de minéralisation. Le quartz a remplacé ses fibres cellulaires, conservant intacte sa structure originelle, tandis que de minuscules cristaux scintillants se sont formés, rendant ce spécimen unique. Un voyage au cœur du temps minéral que nous offre la Stone Gallery qui depuis 1963 fascine les amateurs de minéraux, de fossiles et de météorites avec une collection en perpétuelle évolution. BRAFA 2025, Stone Gallery, séquoia fossilisé de 35 millions d’années, origine de Zwenkau, Leipzig, (c) photo Eric Mabille, Boombartstic Art Magazine Impressionnant Marcel Delmotte @ Galerie Nathan Uzal @ Selected by BRAFA – stand 118 À l’occasion de BRAFA 2025, la foire d’art dévoile Selected by BRAFA, une vitrine dédiée à cinq jeunes marchands d’art. Imaginé comme un écrin éclectique, ce stand commun bénéficie de la vision créative de Gert Voorjans, architecte d’intérieur belge renommé pour ses mises en scène audacieuses et hautes en couleur. L’espace mettra en lumière un éventail de spécialités artistiques : du mobilier et des luminaires modernistes d’Andrea de Caters aux bijoux d’artistes sélectionnés par Sophie Derom, en passant par les sculptures et peintures symbolistes proposées par Nathan Uzal. Lucie Couck présentera un dialogue entre art belge contemporain et abstraction, tandis que Jonathan F. Kugel invitera à découvrir un cabinet de curiosités mêlant influences anciennes et contemporaines. Présentée par la Galerie Nathan Uzal (Bruxelles) , L’Invocation du pardon de l’âme de Marcel Delmotte illustre avec force l’obsession du peintre pour les thématiques christiques et existentielles. Ce grand dessin de 1927, réalisé au fusain, à la craie blanche, à l’encre noire et au pastel, se distingue par sa composition verticale où les figures s’élèvent dans une scénographie presque théâtrale. Fidèle à son langage symboliste, Delmotte met en scène un Christ crucifié dans une posture inédite, le bras gauche pendant inerte tandis que l’autre repose sur la croix. Une œuvre mystique qui semble traduire fusionner une quête spirituelle et une réflexion sur le destin de l’homme. On ne peut s’empêcher d’y déceler quelques influences symbolistes et une dramaturgie chère aux Romantiques comme Antoine Wiertz. BRAFA 2025, stand Selected by BRAFA, Galerie Nathan Uzal, Bruxelles, Marcel Delmotte, L’Invocation pour le Pardon de l’Ame, esquisse, 1927, fusain, craie blanche, encre noir, pastel bleu et vert, papier, 255 xx120 cm, (c) photo courtesy Galerie Nathan Uzal, Boombartstic Art Magazine Hommage à Marcel Proust, Charles Matton @Galerie Patrice Trigano – stand 105 Sur le stand de la Galerie Patrice Trigano, l’œuvre La Bibliothèque de Proust de Charles Matton invite à une immersion dans l’univers fascinant de la représentation et de l’illusion. À travers cette reconstitution imaginaire, l’artiste nous entraîne dans un espace où la littérature devient tangible ; un hommage vibrant à Marcel Proust. Artiste aux multiples facettes, Charles Matton (1931-2008) a exploré divers médiums : peinture, sculpture, illustration, photographie, mais aussi écriture et cinéma. Il est surtout connu pour ses ‘boîtes’, des miniatures hyperréalistes d’intérieurs qui oscillent entre précision architecturale et onirisme. Ces enclosures recréent avec minutie des lieux réels ou inventés, jouant sur la perception et brouillant la frontière entre fiction et réalité. Exposées au Palais de Tokyo dès 1987, ses œuvres ont marqué les esprits et continuent d’être célébrées bien après sa disparition. Son univers miniature, à la fois poétique et troublant, reste une source d’inspiration pour de nombreux artistes d’aujourd’hui. BRAFA 2025, Galerie Patrice Trigano, Paris, France, Charles Matton, Bibliothèque hommage à Marcel Proust, 2000 techniques mixtes 80 x 56,5 x 50 cm, (c) photo Eric Mabille, Boombartstic Art Magazine Cabinet surréaliste @Galerie Berthet-Aittouarès, stand 73 La galerie parisienne Berthet-Aittouarès propose en son stand, une enclave inédite consacrée au Surréalisme, en s’appuyant sur la collection unique de Georges Goldfayn (1933-2019). Ce critique de cinéma, qui rencontre André Breton à seulement 17 ans à la fin de la Seconde Guerre mondiale, a rapidement été intégré au cercle surréaliste. Sa collection, qui témoigne de cette appartenance, regroupe des œuvres emblématiques du mouvement tout en s’étendant à des créations d’art Brut et d’arts premiers, en particulier des œuvres océaniques, sources d’inspiration pour ce mouvement. Une reconstitution du « Mur » de Georges Goldfayn, inspirée du célèbre ‘Mur d’atelier ‘ d’André Breton, conservé au Centre Pompidou, constitue un manifeste visuel des passions, des rencontres artistiques et des influences variées qui ont façonné le Surréalisme. L’exposition est accompagnée d’un ouvrage détaillant cette collection précieuse, enrichi des contributions de l’historien de l’art Pierre Wat et du dernier texte de la poétesse surréaliste Annie Le Brun, récemment disparue. BRAFA 2025, Galerie AB – Agnès Aittouarès et Galerie Berthet Aittouarès – Odile Aittouarès, photo du mur d’atelier d’André Breton, (c) Musée National d’Art Moderne – Centre Pompidou, Paris, Boombartstic Art Magazine BRAFA 2025, Galerie BA Berthet Aittouarès, Paris, stand 73, mur Georges Goldfayn, (c) et (c) photo Galerie-Berthet-Aittouarès, Boombartstic Art Magazine Egyptomania @ Galerie Marc Maison – stand 94 À la Galerie Marc Maison, un imposant lit de style Ramsès signé de l’ébéniste Louis Malard incarne toute la fascination pour l’Égypte antique du XIXe siècle. Exposé à l’Exposition universelle de 1889 à Paris, ce meuble exceptionnel, faisant partie d’un ensemble complet de chambre à coucher, témoigne de l’engouement pour l’esthétique égyptienne. Confectionné en noyer et décoré de polychromie, il se distingue par ses dimensions majestueuses, son ciel architectural et ses chevets sculptés en figures grandeur nature, inspirées des statues assises emblématiques de l’Égypte ancienne. Un hommage vibrant à un style dont l’influence, née des campagnes napoléoniennes, imprégna profondément la culture du XIXe siècle. Pour sa présentation, la galerie a transformé son espace en un véritable décor égyptien, avec la collaboration du décorateur Michael Coorengel. Exposé sur le même stand, un autre trésor de l’Égypte fantasmée du XIXe siècle : un panneau décoratif représentant la reine Cléopâtre, signé Alexandre Sandier. Réalisée vers 1880, cette œuvre en faïence de Sarreguemines illustre l’essor de la manufacture de poterie de la région, qui se lança dans la création de panneaux décoratifs pour l’intérieur comme pour l’extérieur. Le travail de Sandier se distingue par ses couleurs à la fois vives et apaisantes, et par son attention minutieuse aux détails archéologiques, une véritable leçon d’égyptomanie. Cette pièce témoigne de l’attrait inaltéré de l’Égypte, qui continuait de fasciner artistes et public à la fin du XIXe siècle et qui se poursuit de nos jours. Certains se souviendront d’ailleurs de la très belle exposition ‘Egypte, éternelle passion’ proposée en 2022 par le Musée Royal de Mariemont. BRAFA 2025, Galerie Marc Maison, Paris, Alexandre Sandier (France, 1843-1916), panneau décoratif représentant la reine Cléopâtre, vers 1880, faïence de Sarreguemines à décor peint, H 161,5 x L 202,7 x P 2,5 cm, (c) photo courtesy Galerie Marc Maison, Boombartstic Art Magazine René Lalique @ Galerie BG Arts – stand 110 & chez Epoque Fine Jewels – stand 70 À l’occasion du centenaire de l’Art déco, la Galerie BG Arts, nichée aux Puces de Saint-Ouen, rend hommage à René Lalique, le verrier phare de l’époque, en consacrant son stand à son œuvre magistrale lors de la BRAFA. Une sélection captivante de vases, témoignant de la virtuosité technique et de l’inspiration sans fin de Lalique, y est présentée, avec des pièces accessibles dès quelques milliers d’euros. Spécialisée dans l’art du verre de René Lalique, de 1910 à 1945, la galerie incarne l’excellence et le raffinement de cet artisanat incomparable. Depuis plus de 15 ans, Benjamin Gastaud, passionné et collectionneur assidu de l’œuvre de Lalique, s’est consacré à la préservation de cet héritage. Il prête une grande partie de sa collection personnelle à des institutions de renom telles que le Musée Lalique de Wingen-sur-Moder et le Musée International de la Parfumerie à Grasse, enrichissant ainsi leurs expositions permanentes. Bien plus qu’un galeriste, Gastaud se considère avant tout comme un collectionneur, et c’est cette passion qui guide chacune de ses démarches professionnelles. Sur le stand d’Epoque Fine Jewels, la maison belge fondée en 1958 par Nicole Verschuere présente des bijoux d’exception, avec une attention particulière portée à l’Art Nouveau et l’Art Déco. Parmi les pièces phares, un pendentif guêpe Art Nouveau de René Lalique se distingue par sa beauté saisissante. Ce bijou unique – suspendu à une longue chaîne en or et émail noir monté en or 18 carats, est centré sur une opale en forme de poire, entourée de deux guêpes en or et émail noir. Leurs ailes, d’une finesse incomparable, déploie la luminiscence de leur émail plique-à-jour* Un chef-d’œuvre de délicatesse et de raffinement, rivalisant de carats et de sophistication avec les broches ‘nymphe ailée’, mi-femme, mi-papillon, qui la voisinent. * L’émail plique-à-jour est une technique délicate où des émaux transparents sont appliqués sur une armature métallique sans fond, créant un effet de transparence similaire à un vitrail. Peu utilisée aujourd’hui en raison de son coût élevé et de la rareté des artisans spécialisés, elle était prisée pendant la période Art Nouveau. BRAFA 2025, Galerie BG Arts, Paris, France, hommage à l’art de René Lalique, vue du stand, (c) photo Eric Mabille, Boombartstic Art Magazine BRAFA 2025, Epoque Fine Jewels, Courtrai, Belgique, René Lalique, pendentif Art Nouveau aux guêpes, ca 1903-1904, (c) photo courtesy Epoque Fine Jewels, Boombartstic Art Magazine Reconstitution de l’atelier de Pol Bury @ Harold t’Kint de Roodenbeke – stand 32 Le stand de la Galerie Harold t’Kint de Roodenbeke invite à une immersion totale dans l’univers dynamique de Pol Bury, à travers la reconstitution de son atelier. Près de 70 œuvres – sculptures mobiles, volumes statiques, maquettes, projets de sculptures, peintures et dessins cinétiques – y sont exposées, offrant un aperçu fascinant de la diversité et de la créativité de cet artiste emblématique du mouvement cinétique. La collection, issue directement de l’Estate de Pol Bury, témoigne de l’ampleur et de l’innovation de son travail. Pol Bury (1922-2005) est un artiste belge reconnu pour sa transition de la peinture à la sculpture cinétique. Initialement influencé par le Surréalisme et le mouvement COBRA, il se consacre ensuite aux sculptures mobiles après avoir découvert Calder. Ses œuvres, telles que les Plans Mobiles et les Multi-plans, interagissent avec le spectateur et la lumière. Dans les années 1960, il explore les Cinétisations, déformant des photographies urbaines. Il crée également des sculptures monumentales, notamment des fontaines pour des institutions prestigieuses et l’espace public, et utilise fréquemment le métal dans ses œuvres. BRAFA 2025, Galerie Harold ‘t Kint de Roodenbeke, Bruxelles, reconstruction de l’atelier de Pol Bury, vue du stand, (c) photo courtesy Galerie Harold ‘t Kint de Roodenbeke, Boombartstic Art Magazine les poupées d’Hans Bellmer @ Galerie Sophie Scheidecker – stand 109 Depuis plus de vingt ans, Sophie Scheidecker propose une sélection pointue d’art moderne à un public international. Sa galerie, fondée en 2009 dans le Marais, présente des expositions thématiques autour de grandes figures de l’art, mêlant œuvres du marché primaire et secondaire, ainsi que des photographies des XXe et XXIe siècles. Cet espace vibrant met en lumière des artistes contemporains et modernes, à l’instar de Hans Bellmer, dont les photographies troublantes interrogent les limites entre désir, violence et innocence. La série photographique des ‘poupées’ de Hans Bellmer, créée dans les années 1930, se distingue comme une œuvre phare, à la fois iconique et controversée. À travers ses images, l’artiste explore le corps humain sous un prisme déformé et fragmenté, en manipulant des poupées articulées qu’il met en scène dans des postures souvent dérangeantes. Ces photographies, fortement influencées par le surréalisme, vont au-delà de l’esthétique pour aborder des thèmes sombres liés à la sexualité, la souffrance et la psyché humaine. Les poupées de Bellmer deviennent des métaphores visuelles de l’ambiguïté, jouant sur l’innocence et la perversité, tout en instillant une violence symbolique à travers des poses suggestives. L’artiste remet en question les normes sociales et esthétiques de son époque, utilisant ces poupées à la fois comme symboles de l’enfance et objets de désir et de manipulation. Sa démarche invite à une réflexion sur le contrôle du corps et ses dérèglements, tout en brouillant les frontières entre le réel et l’imaginaire, le désir et la terreur. L’ouvrage Les Jeux de la Poupée, publié en 1949, associe les photographies de Bellmer avec la poésie de Paul Éluard, formant une œuvre collaborative surréaliste. Ce livre, composé de 14 images prises entre 1936 et 1938 et colorées à la main, reflète l’étrangeté du monde de l’inconscient tout en cultivant un contraste saisissant avec le noir et blanc de l’impression. Initialement prévu avant la Seconde Guerre mondiale, sa publication fut retardée par le conflit, avant de voir le jour dans une édition limitée. Les Jeux de la Poupée demeure un parfait objet surréaliste, où la poésie et la photographie se mêlent pour explorer les tréfonds de l’âme humaine. BRAFA 2025, Galerie Scheidecker, Paris, France, Hans Bellmer (1902-1975), La Poupée, 1935, tirage d’époque, 8,7 x 5,9 cm, (c) courtesy Galerie Scheidecker, Boombartstic Art Magazine L’Humanité de Pierre Braecke, relique de l’Hôtel Aubecq @ Thomas Deprez Fine Arts – stand 99 L’Hôtel Aubecq, joyau bruxellois de l’Art Nouveau signé Victor Horta, reste une légende de l’architecture, malgré sa démolition en 1950. Depuis lors, les fragments de cette œuvre magistrale ont été déplacés et exposés à travers le monde, témoignant de sa grandeur passée. Certaines pièces emblématiques, telles que des éléments du mobilier ou des vitraux, ont trouvé refuge dans des musées prestigieux comme le musée d’Orsay à Paris. Cependant, de nombreuses pièces risquent de disparaître à jamais, et la reconstruction de la façade tant attendue reste un vœu pieux des passionnés d’art et d’architecture. Parmi les trésors perdus, la sculpture en marbre L’Humanité de Pierre Braecke, haute de plus de deux mètres, incarne l’un des plus grands patrimoines de l’hôtel. Située au cœur de l’édifice, elle était visible depuis plusieurs pièces adjacentes, offrant une vue imprenable sur l’œuvre. Bien que vendue à un collectionneur américain après la vente de la maison, L’Humanité semblait irrécupérable, jusqu’à récemment. La collaboration entre Braecke et Horta, nourrie par une amitié de longue date, avait permis l’intégration de cette sculpture dans le projet de l’hôtel, avec une touche symboliste qui complétait parfaitement l’architecture novatrice de Horta. BRAFA 2025, Thomas Deprez Fine Arts, Bruxelles, Pierre Braecke, L’Humanité, ca 1906, relique de l’Hôtel Aubecq de Victor Horta, sculpture en marbre, (c) photo courtesy Thomas Deprez Fine Arts, Boombartstic Art Magazine De corail et de sang, Jan Fabre @ Guy Pieters Gallery – stand 98 Au cœur de la 70e édition de la BRAFA, le stand de Guy Pieters (Knokke-Zoute) s’impose comme un véritable événement avec l’exposition Born in Oro Rosso de Jan Fabre, une immersion sensorielle et intellectuelle dans l’univers singulier de l’artiste. Curatée par Melania Rossi, cette présentation audacieuse associe des sculptures en corail méditerranéen et des dessins réalisés au sang, médium emblématique de Fabre depuis la fin des années 1970. Le corail, surnommé « oro rosso » en raison de sa rareté et de sa durabilité, trouve chez l’artiste une dimension symbolique profonde, résonnant avec les mythes antiques et les références à la vitalité terrestre, en particulier celle du Vésuve, qui s’infiltre à travers ces œuvres d’une intensité brûlante. Le lien entre ces deux médiums, corail et sang, s’étend au-delà de la matière pour devenir un vecteur de réflexion sur la vie, la naissance et l’humanité. Dans ses sculptures, le corail, d’un rouge éclatant, semble émerger des abysses, comme une matérialisation de l’esprit créatif de Fabre, alors que ses dessins au sang, notamment dans la série Mon fils, Django, explorent une dimension intime et émotive. Ces œuvres, inspirées par les échographies de son enfant à naître, font écho aux études anatomiques de Léonard de Vinci, mais avec une approche résolument contemporaine. L’artiste, par la maîtrise parfaite de son médium, parvient à capturer la fragilité de l’existence et la puissance de la transmission génétique, tout en magnifiant la poésie du geste créatif. Enfin, l’exposition s’articule autour de l’idée de protection et de sacrifice, des thématiques indissociables du corail, et plus largement de l’amour filial et paternel. À travers des pièces comme Une Goutte de Sang (roses) et L’Oiseau de l’Amour, Fabre convoque des symboles antiques et chrétiens, notamment le pélican nourrissant ses petits de son propre sang, pour interroger le sacré et l’intime. Le corail, comme le sang, devient ici le support d’une réflexion sur l’origine et la résilience, une métaphore de la vie et de ses cycles éternels. BRAFA 2025, Guy Pieters Gallery, Knokke-Zoute, Jan Fabre, The motherly Love, ‘L’amour maternel’, 2022, corail précieux de culture, pigment, polymères, (c) photo Lieven Herreman, Boombartstic Art Magazine BRAFA 2025, Guy Pieters Gallery, Knokke-Zoute, Belgique, Django Born from Blood Coral_JF_1256, aquarelle au crayon, sang au pinceau, 2021, (c) photo Lieven Herreman, Boombartstic Art Magazine Ben Storms @ Objects with Narratives – stand 132 Objects With Narratives est bien plus qu’une galerie d’art. C’est un espace où chaque objet, au-delà de son aspect esthétique ou utilitaire, se charge d’une histoire propre. Située à Bruxelles, la galerie présente une sélection pointue d’artistes contemporains, en particulier belges, qui redéfinissent les processus artisanaux en mariant tradition et modernité. Par le biais de pièces sur mesure, d’éditions limitées et de créations uniques, OWN se distingue par son approche innovante du design fonctionnel et de l’art de collection. Parmi les œuvres exposées, la table en marbre Ex Hale de Ben Storms, l’Hypsometrique Bronze de Maison Jonckers et le lustre Evolution Chandelier de Vladimir Slavov illustrent cette fusion entre matériaux contemporains et savoir-faire ancien, provoquant des illusions sensorielles qui captivent et enchantent. La table Ex Hale de Ben Storms est une prouesse de transformation matérielle, où la dureté du marbre semble s’effacer devant l’apparence douce et molle d’un coussin monumental. Fruit d’un processus complexe, le résultat est une table où la pierre dure semble tromper les sens, sa surface délicatement traitée renforçant cette illusion de douceur. À partir de cette même forme, Ex Hale Wallpiece poursuit l’exploration du contraste entre la matérialité de la pierre et du métal. Comme une extension sculpturale, cette œuvre murale reprend l’aspect du coussin monumental, fabriqué ici en acier inoxydable, laiton ou cuivre, dont les propriétés structurelles sont modifiées par un gonflage imprévisible du métal. Cette manipulation crée un effet de métamorphose, où la froideur du métal et la rigueur de la pierre se rencontrent, oscillant entre légèreté et solidité. Si, dans la table, le coussin soutenait un bloc de marbre, la Wallpiece se présente désormais seule, accentuant son dialogue avec l’espace. La Wallpiece In Hale, dans sa version en métal, applique la même méticulosité à la forme, transformant une simple tôle en un volume organique, tout en maintenant une interaction captivante avec la lumière et l’espace. BRAFA 2025, Objects With Narratives, Ben Storms, table basse – banc Ex Hale, 2020, dimensions (cm) 198 x 102 x 33, Marbre Breccia Viola (IT), pierre bleue belge, édition limitée numérotée et signée, (c) Ben Storms, (c) photo courtesy OWN, Boombartstic Art Magazine L’espace introspectif, Léon Spilliaert @ Galerie Patrick Derom – stand 37 La Galerie Patrick Derom revient à la BRAFA avec une programmation qui, cette année, met particulièrement en lumière l’œuvre de Léon Spilliaert. Cette galerie bruxelloise, sous la direction de Patrick Derom, de son fils Edouard et de Christine de Schaetzen, continue d’offrir un panorama vaste des grands courants artistiques, allant du Symbolisme au Pop Art, avec un accent sur l’art moderne et contemporain. L’édition de cette année présente des artistes de renom tels que René Magritte, Ossip Zadkine, ou encore Bram Bogart. Toutefois, c’est sans doute une œuvre de Spilliaert, La Verrière (1909), qui capte toute l’attention. Ce tableau est un éclatant exemple de la profondeur du travail de l’artiste, où la transparence et les reflets du miroir ne servent pas uniquement à jouer avec la lumière, mais viennent aussi souligner l’intimité des espaces, entre intérieur et extérieur, réalité et reflet. La verrière, point focal de la composition, devient une frontière mouvante entre les différents mondes que l’artiste explore dans sa quête de l’introspection. Léon Spilliaert, peintre belge emblématique du début du XXe siècle, est connu pour sa capacité à fusionner l’expression introspective avec une vision presque onirique de la réalité. Son travail se distingue par une exploration de la lumière, des ombres et des reflets, souvent à travers des scènes solitaires et intimes qui semblent à la fois ancrées dans la réalité et détachées de celle-ci. L’art de Spilliaert est empreint de mysticisme et de symbolisme, mais aussi d’une tension entre le visible et l’invisible, le tangible et l’éphémère. Ses compositions, souvent marquées par des espaces vides et des perspectives déformées, créent une atmosphère de suspension, où le temps et l’espace semblent se dilater. La verrière, dans cette œuvre, devient plus qu’un simple élément architectural : elle devient une métaphore de cette fragilité et de cette ambiguïté inhérentes à l’être humain, une porte ouverte sur l’inconnu, tout en étant un miroir fidèle de l’intimité du sujet. Spilliaert parvient à rendre ce qui est à la fois visible et invisible dans une élégance esthétique, où chaque détail semble méticuleusement pensé pour renforcer la dimension émotionnelle et psychologique de l’œuvre. BRAFA 2025, Léon Spilliaert (Ostende, 1881 – Bruxelles, 1946), La Verrière, 1909, (c) photo courtesy Galerie Patrick Derom, Boombartstic Art Magazine BRAFA Art Fair Brussels Expo, Palais 3 & 4 1 Place de Belgique 1020 Bruxelles du 26 janvier au 02 février 2025 https://www.brafa.art/fr Auteur Eric Mabille "J’adore bouger et mon rapport à l’art est dans le mouvement, l’instinct et l’instant et ce depuis toujours. J'aime ce côté spontané, libéré de toute connaissance préalable, en vrai autodidacte. J’apprécie aussi pleinement le moment privilégié d’une preview presse, où seul dans une salle d’exposition, j’ai cette impression d’avoir toutes les œuvres pour moi. » Eric Mabille est diplômé en marketing, passionné de web, spécialisé en gestion de projets culturels et en marketing de destination et de niche. Il fréquente depuis plusieurs années l’atelier de dessin et les cours de chant lyrique à l’Académie de Saint-Gilles.