Published 6 juillet 2017 Commentaires 0 Commentaire Par Eric Mabille Tags Art BrutArt Outsiderarts plastiquesBalyc ShakoGalerie Antoine Ritsch-Fisch Balyc Shako, empreintes urbaines L’exposition ‘Urban Matter’ déploie les paysages urbains de l’artiste français Balyc Shako à la Galerie Antoine Ritsch – Fisch jusqu’au 13 juillet 2017. Lors de votre promenade du week-end dans les Marolles, faites un crochet par la Galerie Risch–Fisch. Petite dernière des espaces arty environnants, elle s’est spécialisée dans l’Art Brut, celui qu’on appelle désormais Art Outsider, un art – qui bien que s’étant un peu éloigné de la définition initiale de Dubuffet – continue à regrouper des artistes en marge des circuits de l’art traditionnels. Balyc Shako Balyc Shako est né en 1971. Son enfance, c’est à Sarcelles qu’il la passe ; une des premières cités-dortoirs de la Banlieue Nord de Paris. Un endroit délaissé, des immeubles et des tours à perte de vue comme seul horizon et terrain de jeu. Très vite, il semble s’y intéresser et commence à observer cet environnement inquiétant avant de le dessiner. Cet artiste 100% autodidacte s’immerge dès les années 90 dans la culture urbaine, culture qui peu à peu le façonne et dont il se revendique. Il vit actuellement à Paris et travaille à Montreuil. Un style L’esthétique urbaine domine son travail. Il nous livre des compositions additives et récurrentes faites de constructions citadines, de blocs, de cités qui s’esquissent, s’imposent, se délitent, se juxtaposent et s’entrechoquent sur de vastes horizons. Ses supports sont matériaux de récupération en bois, en carton ou papier kraft et son expression artistique privilégie la grande diversité des mediums : peinture acrylique, stylo encre, marqueur, posca, encre de chine, spatule, bâton de calame ou bombe aérosol. Chacun semble défendre son propre territoire. Paysages urbains Des paysages marqués de griffes, révélés par les déchirures. Un ciel noir, des édifices noirs cernés d’un liseré de lumière. L’ensemble se matérialise par un entrelacs de lignes verticales et horizontales, de surfaces hachurées, maltraitées, évidées qui donnent à ce travail toute sa force. Les traits tantôt ébauchés, tantôt affirmatifs et vifs cinglent la surface de perspectives et de nervures. Le carton, parfois malmené jusqu’à la fibre laisse apparaître çà et là un monde caché ou de singulières cités, rythmées par les cannelures, d’anciennes pliures subsistantes et quelques agrafes. Une division médiane – dans la plus pure tradition du paysage – équilibre la composition et lui donne un moment de silence, un endroit où presque rien ne se passe. Ces villes semblent flotter, délestées de leurs propres fondations. Curieuses cités-bulles qui ayant largué leurs amarres rêvent d’un ailleurs. Son travail sur papier kraft laisse entrevoir des ensembles urbains plus fragmentés, appliqués comme des tampons encrés, imprimant sur le support la trace de leur impact d’où s’écoulent les jambes d’un sang noir. L’expression se fait proche de la calligraphie, de l’Action Painting ou d’une signature minimalisée. Qu’en penser ? Balyc Shako nous laisse l’empreinte d’une réalité urbaine fantasmée, une ville qui pose son rêve outre-Atlantique ou dans une oasis des Émirats. Sur de vastes horizons étirés presque à l’infini, le vertical et l’horizontal se (ré) concilient et d’improbables métropoles jaillissent, quelque part, au confluent des déchirures. Balyc Shako Urban Matter Galerie Antoine Ritsch – Fisch Rue Blaes 135 A 1000 Bruxelles Jusqu’au 09 juillet 2017 Du mardi au dimanche de 11h à 18h www.ritsch-fisch.com Balyc Shako, No Man’s Land, 2015, (c) Balyc Shako, (c) photo Galerie Antoine Ritsch – Fisch Balyc Shako, Bloc 3, 2015, (c) Balyc Shako, (c) photo Galerie Antoine Ritsch – Fisch Balyc Shako, Dubaï, détail, 2016, (c) Balyc Shako, (c) photo Galerie Antoine Ritsch – Fisch Balyc Shako, Bloc 3, détail, 2015, (c) Balyc Shako, (c) photo Galerie Antoine Ritsch – Fisch Balyc Shako, sans-titre, 2015, (c) Balyc Shako, (c) photo Galerie Antoine Ritsch – Fisch Enregistrer Enregistrer Auteur Eric Mabille "J’adore bouger et mon rapport à l’art est dans le mouvement, l’instinct et l’instant et ce depuis toujours. J'aime ce côté spontané, libéré de toute connaissance préalable, en vrai autodidacte. J’apprécie aussi pleinement le moment privilégié d’une preview presse, où seul dans une salle d’exposition, j’ai cette impression d’avoir toutes les œuvres pour moi. » Eric Mabille est diplômé en marketing, passionné de web, spécialisé en gestion de projets culturels et en marketing de destination et de niche. Il fréquente depuis plusieurs années l’atelier de dessin et les cours de chant lyrique à l’Académie de Saint-Gilles.