Published 25 septembre 2017 Commentaires 0 Commentaire Par Eric Mabille Tags Alex VerhaestAnne-Marie MaesArs Electronicaart digitalarts médiatiquesarts numériquesBoredomresearchBOZARBOZAR Electronic Arts FestivalBOZAR LabBruxellesCommission EuropéenneDaan RoosegaardeEstonieEtsuko YakushimaruGalerie Thomas DeprezHorizon 2020Ivar VeermäeJoe GerhardtMarcus MaederMarge MonkoMarin SawaPaul SmithRock PrintRuth JarmansciencesSigrid ViirSTARTS PrizeStéphanie PécourtStéphanie RolandUnion EuropéenneVicky IsleyWaag Society BOZAR Electronic Arts 2017 en quatre expositions Sixième édition pour le BOZAR Electronic Arts Festival qui prend résidence au sein du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles du 14 au 30 septembre 2017. Quinze jours, çà a déjà un goût de trop court tant ce festival pluridisciplinaire des arts électroniques est riche en découvertes, éparpillées dans les multiples salles du Palais des Beaux-Arts. Le BOZAR Electronic Arts 2017, c’est aussi le lieu où l’art rencontre les sciences et les technologies en affirmant sa place dans le spectre souvent trop réduit de l’Art Contemporain ; car oui, les arts digitaux en font bel et bien partie. BOZAR Electronic Arts Festival La musique sera à l’honneur durant le long week-end du 26 au 30 septembre 2017. La tête d’affiche du programme musical du festival n’est autre que le compositeur minimaliste Jóhann Jóhannsson, déjà récompensé par un Golden Globe et nominé plusieurs fois aux Oscars, auteur notamment des bandes originales de Premier Contact et du nouveau Blade Runner. Une programmation éclectique qui accueillera notamment l’artiste australien aux Ben Frost venu présenter son nouvel album et l’hommage du compositeur américain William Basinski à David Bowie. Mais le BOZAR Electronic Arts Festival 2017, c’est aussi quatre expositions. La première met le focus sur les lauréats du concours international d’innovation STARTS Prize 2017. Tendencies abordera le thème de la science et de la technologie dans l’art contemporain à travers les installations de six artistes belges féminines. Leader en Europe avec le seul musée consacré aux arts digitaux, l’Estonie – qui assure en ce moment la Présidence du Conseil de l’Union Européenne – présentera une sélection éblouissante d’art vidéo numérique dans The Archaeology of the Screen, The Estonian Example. Cette exposition est également une occasion de découvrir une partie des salles du BOZAR Lab, nouvel espace de BOZAR dédié aux arts numériques. J’y reviendrai certainement prochainement. Et pour conclure, le FEAT – Future Emerging Art and Technology présente six œuvres basées sur des technologies industrielles émergentes et dont la recherche a été financée par l’Union Européenne dans le cadre du programme Horizon 2020. STARTS Prize 2017 Au cœur de l’innovation contemporaine, il y a ce lieu de rencontre entre art, sciences et technologies, un espace nécessaire pour se pencher sur la maîtrise des défis sociaux, environnementaux et économiques d’un futur à nos portes. Le START Prize – initiative de la Commission Européenne, relayée par Ars Electronica en collaboration avec BOZAR et Waag Society – récompense des projets porteurs d’avancées significatives en la matière. Des œuvres d’art modifiant la perception de la technologie, et des créations, fruits d’une innovation collective. Etsuko Yakushimaru remporte le Grand Prize for Artistic Exploration avec ‘I’m Humanity’, une œuvre en chanson dont l’information musicale est convertie en information génétique, incorporée dans les chromosomes d’algues bleues et transmise entre générations. L’installation Rock Print – dont je vous parle sur Boombartstic – révolutionne le devenir de l’architecture par la technique d’impression 3D. A côté des œuvres ayant remporté un prix, en voici d’autres. Le Smog Free Project de Daan Roosegaarde dont la tour de 7 mètres de haut purifie l’air en en captant le carbone pour le transformer en bijoux. Marin Sawa place des algues au cœur de la technologie d’impression numérique et Marcus Maeder livre son projet poétique autour du son émis au cœur des arbres et inaudibles pour l’homme. Tendencies Tendencies, c’est l’art belge à l’ère numérique en mode féminin, seconde édition. Six artistes-femmes – Alex Verhaest, Stéphanie Roland, Anne-Marie Maes, Claire Wiliams, Katia Lecomte Mirsky et Esther Venrooy réunies sous le commissariat de Stéphanie Pécourt. Alex Verhaest, – présente également dans l’exposition Connected organisée par la Centrale for Contemporary Art de Bruxelles en 2016 – déploie un style de narration innovant entre interactivité et réactivité sur un support multi-écrans. Présente au Pavillon de l’Antarctique de la Biennale de Venise 2017, Stéphanie Roland explore la notion de mémoire en revisitant l’expédition du belge Adrien de Gerlache (1897-1899) et ses turpitudes liées à l’emprisonnement du bateau pendant treize mois dans les glaces. Son installation vidéo, proche de la performance, ressuscite le vaisseau original échoué dans les fonds marins norvégiens en en changeant le contexte social. J’ai beaucoup aimé les recherches d’Anne-Marie Maes avec ses œuvres qui oscillent entre biologie, écologie et technologie. Un ensemble d’objets techno-organiques proches du fictionnel. Dans ce laboratoire, elle combine matière végétale, propolis, chitine avec des systèmes vivants comme des champignons et des bactéries pour obtenir des artefacts du futur. The Archaeology of the Screen, The Estonian Example Le début des années 90 voit le développement de L’État estonien et de sa scène artistique officielle libérée du joug de l’Union Soviétique qui la finance. Une partie de l’art estonien se consacre, de manière structurée et intensive, aux nouvelles technologies. Cette exposition présente une série d’artistes ayant marqué les arts médiatiques ces dernières années ainsi que quelques pionniers de la culture visuelle des années 80. Marge Monko revisite le thème classique de la correspondance en exploitant la communication en ligne, les recherches Google et l’activation de différents niveaux textuels propres aux nouveaux médias pour élaborer une nouvelle expression narrative. Taavi Suisalu connecte son écran géant à un satellite démantelé pour en afficher les messages visuels altérés reçus de l’espace. Dans cette installation visuelle et sonore, ce qui fut un jour moderne revêt presque un sentiment d’empathie nostalgique. Replica d’Ivar Veermäe a pour thème le patrimoine culturel, sa reproduction numérique et matérielle, sa destruction ainsi que ses erreurs de restitution en raison d’un manque de données. On s’évade un peu avec le caisson lumineux de Sigrid Viir et son ‘autoportrait symbolisé par un nuage lors d’une attente dans un lounge d’aéroport. Une manipulation des signes construits en résonance avec l’environnement, qui parfois dénués de sens deviennent des non-signes. FEAT – Future Emerging Art and Technology La recherche scientifique est une affaire de collaborations. Avec ses 80 milliards d’euros alloués au plan Horizon 2020, la Commission Européenne entend bien renforcer la position de l’Europe dans le domaine des sciences et de l’innovation industrielle. Les six œuvres d’art de cette exposition sont issus de recherches directement financées par ce programme. Deux projets ont retenu mon attention. Quand les technologies vivent aussi leurs propres élans d’humeur, elles prennent la forme d’une simulation générée par ordinateur par les artistes du Boredomresearch, Vicky Isley et Paul Smith. Leur démarche prend en compte l’importance des émotions négatives dans la construction de nouvelles technologies, comme la robotique. Des robots déprimés sont ici conçus pour surveiller un habitat marin confronté à la pollution et semblent réceptifs aux changements dans leur environnement. Cette approche initiale sera complétée par un retour en laboratoire en vue de développer une composante comportementale et hormonale, donnant aux robots plus de pouvoir dans un tel contexte. Ces recherches ouvrent la voie à l’émergence de nouvelles communautés. Semiconductor, installation numérique immersive présentée par Ruth Jarman et Joe Gerhardt présente sur ses écrans des œuvres sous leur forme la plus brute possible, sans élimination d’informations superflues que les scientifiques ont souvent tendance à supprimer pour mettre en avant des découvertes particulières. BOZAR Electronic Arts Festival 2017 Rue Ravenstein 23 1000 Bruxelles Du 14 au 30 septembre 2017 www.bozar.be Etsuko Yakushimaru, I’m Humanity, STARTS Prize 2017, BOZAR, (c) Etsuko Yakushimaru, (c) photo BOZAR Gramazio Kohler Research ETH-Zurich et Self-Assembly Lab de MIT, Biennale d’Architecture de Chicago, 2015, désinstallation, (c) DR, (c) photo STARTS Prize 2017 Anne-Marie Maes, PH3 – Future Archaeology, Tendencies, Belgian Art in the Digital Age #2, BOZAR, 2017, (c) Anne-Marie Maes, (c) photo Eric Mabille Alex Verhaest, A la Folie (To Insanity), triptyque, Tendencies 2017 – Belgian Art in the Digital Age #2, BOZAR, (c) Alex Verhaest, (c) photo BOZAR Stéphanie Roland, Deception Island, Tendencies 2017 – Belgian Art in the Digital Age #2, BOZAR, (c) Stéphanie Roland, (c) BOZAR Taavi Suisalu, Landscapes and Portraits, installation sonore, 2016, courtesy Taavi Suisalu, (c) photo Eric Mabille, The Archaeology of the Screen, The Estonian Example, 2017 Ivar Veermäe, Replica, installation vidéo, 2017, courtesy Ivar Veermäe, The Archeaology of the Screen, The Estonian Example, BOZAR, 2017 Sigrid Viir, Waiting Room Improvisation, boîte lumineuse A4, 2016, courtesy Sigrid Viir, (c) photo Eric Mabille, The Archaeology of the Screen, The Estonian Example, BOZAR, 2017 Vicky Isley et Paul Smith, Boredomresearch, Robots in Distress, FEAT 2017 – Future Emerging Art & Technology, BOZAR, (c) les artistes, (c) photo BOZAR Pinar Yoldas, Lattice Disruption, FEAT 2017 – Future Emerging Art & Technology, (c) Pinar Yoldas, (c) BOZAR Marin Sawa, Algaerium Bioprinter, STARTS Prize 2017, BOZAR, (c) Marin Sawa, (c) photo Eric Mabille Marcus Maeder, Roman Zweifel Treelab, STARTS Prize 2017, BOZAR, (c) Marcus Maeder, (c) photo Eric Mabille Dean Roosegaarde, Smog Free Project, STARTS Prize 2017, BOZAR, (c) Dean Roosegaarde, (c) photo Eric Mabille Dean Roosegaarde, Smog Free Project, bague contenant du carbone, STARTS Prize 2017, BOZAR, (c) Dean Roosegaarde, (c) photo Eric Mabille Futur espace du BOZAR Lab, salle d’exposition avant aménagement, (c) BOZAR, (c) photo Eric Mabille, 2017 Auteur Eric Mabille "J’adore bouger et mon rapport à l’art est dans le mouvement, l’instinct et l’instant et ce depuis toujours. J'aime ce côté spontané, libéré de toute connaissance préalable, en vrai autodidacte. J’apprécie aussi pleinement le moment privilégié d’une preview presse, où seul dans une salle d’exposition, j’ai cette impression d’avoir toutes les œuvres pour moi. » Eric Mabille est diplômé en marketing, passionné de web, spécialisé en gestion de projets culturels et en marketing de destination et de niche. Il fréquente depuis plusieurs années l’atelier de dessin et les cours de chant lyrique à l’Académie de Saint-Gilles.