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Douglas White, la nature recomposée

Douglas White, la nature recomposée

Ox, bœuf ou buffle, pièce centrale du bestiaire recomposé de l’artiste anglais Douglas White à voir à la Galerie Valérie Bach jusqu’au 20 juillet 2017.

C’est le premier solo show de l’artiste plasticien Douglas White à la Galerie Valérie Bach à Bruxelles, même si celle-ci avait déjà présenté son travail à deux reprises : à l’exposition collective ‘Force of Nature’ en 2016 et sur son stand au Salon du Dessin Contemporain –Drawing Now à Paris en 2017.

Ox, boeuf, buffle

Figure centrale de cette exposition, un buffle, tout en force, s’impose, percé de pieux métalliques à moins qu’il ne repose dessus. Si la robustesse semble émaner de cette sculpture puissante, on ne peut s’empêcher malgré tout de remarquer sa physionomie incomplète, percée de trous béants, laissant apparaître la vacuité de son intérieur. L’animal semble plus proche de la carcasse que d’une évocation naturaliste.
Son bœuf, Douglas White l’a composé à partir de fragments en décomposition de cactus Opuntia dénichés sur l’île de Malte, matériaux rencontrés précédemment lors d’une de ses résidences sur l’île. Curieuse composition en effet que cette sculpture substituant le végétal à l’animal. L’aspect extérieur donne à penser à un assemblage d’ossements fossilisés. L’hostilité du cactus – qui ici a rangé ses épines – cède la place à un corps spongieux aux multiples cavités creusées par la décomposition. Paradoxe d’un animal viril trouvant son double végétal tout en fragilité.

Douglas White

Douglas White est un artiste anglais né en 1977 à Guildford au Royaume-Uni.
Il vit et travaille actuellement à Londres. Diplômé de la Ruskin School of Drawing and Fine Art en 2000, son travail est exposé depuis 2002 en Angleterre et à l’international dans des institutions muséales et en galerie.

Ré-enchanter le quotidien

Son terrain de jeu est celui de l’utilisation, de la transformation et de la recomposition d’objets et de matériaux trouvés, collectant ainsi les rebuts, les objets délaissés de notre société. Sa pratique est compulsive, intuitive et construite au hasard de synchronicités, de rencontres fortuites et de circonstances comme en témoignent les diverses séries reprises ici au sein de l’exposition ‘Portraits of my Father as a Horseshoe Bat’.

L’artiste évoque le deuil avec ses chauves-souris en fausse fourrure et peaux de bananes, figées dans leur propre vol chaotique, suspendues telles des marionnettes à des potences.
La mort foudroyante, Owl, 2007, empreintes d’une chouette qui se fracasse contre une vitre ; ironie de cette rencontre immortalisée sur light box.
En écho, côté Patinoire Royale, des poulpes baignant dans leur encre nous laissent la réplique de leur propre mort, absorbée sur papier buvard.

Tel un alchimiste, un savant un peu fou, Douglas White transforme des objets déclassés, trouvés au hasard de son chemin. Plus qu’un travail d’assemblage, White recompose ainsi une nature décomposée. Il transcende la destruction, la disparition, la mort, ré-insufflant la vie par un jeu instinctif de transformation tant subtile qu’ingénieuse. Ainsi évoluent entre ces mains tous ces objets et matériaux en quête de ré-existence.

Douglas White
Portaits of my Father as a Horse Bat
Galerie Valérie Bach
Rue Veydt 15
1060 Bruxelles
Jusqu’au 20 juillet 2017
Du mardi au samedi, de 11h à 18h
www.galerievaleriebach.com

 

Douglas White
Douglas White, vue de l’exposition, Galerie Valérie Bach, 2017, (c) photo Anne Greuzat

 

Douglas White
Douglas White, Ox, 2017, cactus Opuntia, cire, Valchromat, courtesy Galerie Valérie Bach, (c) photo Eric Mabille

 

Douglas-White
Douglas White, vue de l’exposition, Galerie Valérie Bach, 2017, (c) photo Anne Greuzat

 

 

Douglas White
Douglas White, vue de l’exposition, 2017, courtesy Galerie Valérie Bach, (c) photo Anne Greuzat

 

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