Published 9 juin 2017 Commentaires 0 Commentaire Par Eric Mabille Tags art contemporainDouglas WhitefragmentsGalerie Valérie BachLa Patinoire Royalesculpture Douglas White, la nature recomposée Ox, bœuf ou buffle, pièce centrale du bestiaire recomposé de l’artiste anglais Douglas White à voir à la Galerie Valérie Bach jusqu’au 20 juillet 2017. C’est le premier solo show de l’artiste plasticien Douglas White à la Galerie Valérie Bach à Bruxelles, même si celle-ci avait déjà présenté son travail à deux reprises : à l’exposition collective ‘Force of Nature’ en 2016 et sur son stand au Salon du Dessin Contemporain –Drawing Now à Paris en 2017. Ox, boeuf, buffle Figure centrale de cette exposition, un buffle, tout en force, s’impose, percé de pieux métalliques à moins qu’il ne repose dessus. Si la robustesse semble émaner de cette sculpture puissante, on ne peut s’empêcher malgré tout de remarquer sa physionomie incomplète, percée de trous béants, laissant apparaître la vacuité de son intérieur. L’animal semble plus proche de la carcasse que d’une évocation naturaliste. Son bœuf, Douglas White l’a composé à partir de fragments en décomposition de cactus Opuntia dénichés sur l’île de Malte, matériaux rencontrés précédemment lors d’une de ses résidences sur l’île. Curieuse composition en effet que cette sculpture substituant le végétal à l’animal. L’aspect extérieur donne à penser à un assemblage d’ossements fossilisés. L’hostilité du cactus – qui ici a rangé ses épines – cède la place à un corps spongieux aux multiples cavités creusées par la décomposition. Paradoxe d’un animal viril trouvant son double végétal tout en fragilité. Douglas White Douglas White est un artiste anglais né en 1977 à Guildford au Royaume-Uni. Il vit et travaille actuellement à Londres. Diplômé de la Ruskin School of Drawing and Fine Art en 2000, son travail est exposé depuis 2002 en Angleterre et à l’international dans des institutions muséales et en galerie. Ré-enchanter le quotidien Son terrain de jeu est celui de l’utilisation, de la transformation et de la recomposition d’objets et de matériaux trouvés, collectant ainsi les rebuts, les objets délaissés de notre société. Sa pratique est compulsive, intuitive et construite au hasard de synchronicités, de rencontres fortuites et de circonstances comme en témoignent les diverses séries reprises ici au sein de l’exposition ‘Portraits of my Father as a Horseshoe Bat’. L’artiste évoque le deuil avec ses chauves-souris en fausse fourrure et peaux de bananes, figées dans leur propre vol chaotique, suspendues telles des marionnettes à des potences. La mort foudroyante, Owl, 2007, empreintes d’une chouette qui se fracasse contre une vitre ; ironie de cette rencontre immortalisée sur light box. En écho, côté Patinoire Royale, des poulpes baignant dans leur encre nous laissent la réplique de leur propre mort, absorbée sur papier buvard. Tel un alchimiste, un savant un peu fou, Douglas White transforme des objets déclassés, trouvés au hasard de son chemin. Plus qu’un travail d’assemblage, White recompose ainsi une nature décomposée. Il transcende la destruction, la disparition, la mort, ré-insufflant la vie par un jeu instinctif de transformation tant subtile qu’ingénieuse. Ainsi évoluent entre ces mains tous ces objets et matériaux en quête de ré-existence. Douglas White Portaits of my Father as a Horse Bat Galerie Valérie Bach Rue Veydt 15 1060 Bruxelles Jusqu’au 20 juillet 2017 Du mardi au samedi, de 11h à 18h www.galerievaleriebach.com Douglas White, vue de l’exposition, Galerie Valérie Bach, 2017, (c) photo Anne Greuzat Douglas White, Ox, 2017, cactus Opuntia, cire, Valchromat, courtesy Galerie Valérie Bach, (c) photo Eric Mabille Douglas White, vue de l’exposition, Galerie Valérie Bach, 2017, (c) photo Anne Greuzat Douglas White, vue de l’exposition, 2017, courtesy Galerie Valérie Bach, (c) photo Anne Greuzat Enregistrer Enregistrer Enregistrer Enregistrer Enregistrer Enregistrer Enregistrer Enregistrer Auteur Eric Mabille "J’adore bouger et mon rapport à l’art est dans le mouvement, l’instinct et l’instant et ce depuis toujours. J'aime ce côté spontané, libéré de toute connaissance préalable, en vrai autodidacte. J’apprécie aussi pleinement le moment privilégié d’une preview presse, où seul dans une salle d’exposition, j’ai cette impression d’avoir toutes les œuvres pour moi. » Eric Mabille est diplômé en marketing, passionné de web, spécialisé en gestion de projets culturels et en marketing de destination et de niche. Il fréquente depuis plusieurs années l’atelier de dessin et les cours de chant lyrique à l’Académie de Saint-Gilles.