Published 25 septembre 2017 Commentaires 0 Commentaire Par Eric Mabille Tags agglutinationArchitectureBiennale d'Architecture de ChicagoBOZARBOZAR Electronic Arts FestivalFabio Gramazioimpression 3DjammingMatthias KohlerRock PrintSTARTS Prize Rock Print, Grand Prix @STARTS Prize 2017 Rock Print, Grand Prix de l’Innovation Collective décerné par les STARTS Prize 2017. Avoir à BOZAR jusqu’au 30 septembre 2017 dans le cadre du BOZAR Electronic Arts Festival. Cette installation préfigure des progrès de l’imprimante 3D du futur dans le domaine de l’architecture. Avec ces quatre mètres de haut, cette installation monolithique aux contours rugueux mais aux courbes élégantes et complexes à été présentée lors de l’édition inaugurale de la Biennale d’Architecture de Chicago en 2015. Aspirant à pousser la technologie d’impression 3D un pas plus loin, elle célèbre la collaboration fructueuse des équipes de chercheurs des professeurs Fabio Gramazio et Matthias Kohler (ETH, Zurich) et celles du Self-Assembly Lab de MIT. Rock Print, la genèse. Ce projet naît en 2012 lors d’une conférence de l’Université de Chicago qui réunit architectes, ingénieurs, spécialistes en science des matériaux et physiciens autour du principe de ‘l’agglutination’, ‘jamming‘ en anglais. L’agglutination un processus constructif physique transitoire qui traite de la manière dont certains matériaux mésoscopiques – tels que des matériaux granulaires, des verres, des mousses, des polymères, des émulsions, d’autres fluides complexes et des substances agrégées – passent de l’état liquide à l’état solide et vice versa. Pendant cette transition, on diminue la densité d’agglutination à un niveau qui oblige ces matières à se comporter tel un corps solide. De nombreux facteurs influencent cette densité comme la forme des composants, la déformabilité des particules, les forces inter particulaires de frottement et le degré de dispersivité du système. Rock Print, l’installation Sa composition est d’apparence simple. A la base de la matière granulaire de faible qualité et du cordage. Sa verticalité intrigante impose cependant une approche radicalement nouvelle dans l’art de l’architecture, une technique de construction qui utilise les capacités auto-agrégées du matériel lui-même. Pour cette installation, la question de poids à jouer, les granulats utilisés étaient en mousse de verre – ceux qu’on retrouve dans le béton auto-isolant – à la place du gravier. La ficelle, quant à elle est en fibre de polyester tressée avec des matériaux de rebus recyclés issus de l’industrie textile locale. Un bras robotique dessine motifs et arabesques d’un trait non discontinu de 10 km, guidé par des algorithmes complexes. Le processus de fabrication alterne ainsi, comme dans la préparation d’ un mille feuille, cordage et couches de matière granulaire en une installation qui doit son équilibre à un subtil jeu de résistance aux forces de compression et de compensation des forces de tensions –relativement faibles. Après une première phase d’assemblage robotique, l’installation devient artefact architectural de grande taille dans son rendu formel. Un artefact présentant des caractéristiques révolutionnaires. La première est celle d’être une œuvre matérielle intégralement réversible avec possibilité de réemploi des matériaux agrégés. La deuxième étant que par son système de verrouillage structurel actif, Art Print permet d’envisager également une grande variété d’articulations géométriques. Rock Print et l’architecture du futur Rock Print constitue une première où, une technologie de fabrication robotique actuelle est appliquée à un projet architectural de grande taille. Elle ouvre d’incroyables perspectives au processus d’impression 3D, en lui permettant de créer une construction géométriquement complexe en utilisant deux composants simples du quotidien ; des cordes et des cailloux. Source d’inspiration pour l’avenir de l’architecture, la technologie d’impression 3D recouvre des principes de construction additifs efficaces basés sur l’utilisation de ressources locales, en fonction de leur disponibilité. C’est aussi la possibilité de produire formes et détails élaborés, à partir d’élément de construction de base et à un coût minimal, tout en proposant une multiplicité des designs. Si les technologies d’impression 3D disponibles sur le marché ne sont pas encore adaptées à l’échelle de l’architecture et de ses exigences structurelles, l’installation Rock Print, par son approche radicale, en élargit la portée. Construire de manière durable avec des matériaux localement disponibles semble désormais possible. Cela prédit encore de belles années de recherches interdisciplinaires avant de pouvoir comprendre toutes les potentialités de la fabrication numérique à l’échelle de la construction. L’aventure continue. STARTS Prize « La rencontre entre la science, la technologie et les arts (STARTS) constitue le foyer privilégié de l’innovation nécessaire à la maîtrise des défis sociaux, écologiques et économiques que l’Europe devra relever dans un avenir proche. Le STARTS Prize, une initiative de la Commission européenne, relayée par Ars Electronica en collaboration avec BOZAR et Waag Society, récompense les projets porteurs d’avancées significatives en la matière, distinguant d’une part une œuvre d’art modifiant la perception de la technologie et d’autre part une création qui agrège des formes innovantes de collaboration entre le secteur privé et le monde de la culture. » Rock Print ETH – Swiss Federal Institute de Zurich Self – Assembly Lab de MIT STARTS Prize 2017 Bozar Electronic Arts Festival BOZAR Rue Ravenstein 23 1000 Bruxelles www.bozar.be Gramazio Kohler Research ETH-Zurich et Self-Assembly Lab de MIT, Rock Print, Biennale d’Architecture de Chicago, 2015, (c) DR, (c) photo STARTS Prize 2017 Gramazio Kohler Research ETH-Zurich et Self-Assembly Lab de MIT, Biennale d’Architecture de Chicago, 2015, installation, (c) DR, (c) photo STARTS Prize 2017 Gramazio Kohler Research ETH-Zurich et Self-Assembly Lab de MIT, Rock Print, granulats en mousse de verre et cordages, (c) DR, (c) photo STARTS Prize 2017 Gramazio Kohler Research ETH-Zurich et Self-Assembly Lab de MIT, Biennale d’Architecture de Chicago, 2015, désinstallation, (c) DR, (c) photo STARTS Prize 2017 Auteur Eric Mabille "J’adore bouger et mon rapport à l’art est dans le mouvement, l’instinct et l’instant et ce depuis toujours. J'aime ce côté spontané, libéré de toute connaissance préalable, en vrai autodidacte. J’apprécie aussi pleinement le moment privilégié d’une preview presse, où seul dans une salle d’exposition, j’ai cette impression d’avoir toutes les œuvres pour moi. » Eric Mabille est diplômé en marketing, passionné de web, spécialisé en gestion de projets culturels et en marketing de destination et de niche. Il fréquente depuis plusieurs années l’atelier de dessin et les cours de chant lyrique à l’Académie de Saint-Gilles.