Published 11 novembre 2023 Commentaires 0 Commentaire Par Eric Mabille Tags Allemagneart contemporainartiste allemandChristoph M. GaisDuisburgEscapadesHans GrotheHerzog & de MeuronMKM Küppersmühle für Moderne Kunstpeinture abstraitePeinture contemporainepeinture figurativeSylvia et Ulrich StröherThomas HuberWalter Smerling Les Mondes picturaux de Christoph M. Gais au MKM Museum Küppersmühle für Moderne Kunst, à Duisburg Le musée Küppersmühle de Duisburg célèbre les mondes picturaux de Christoph M. Gais. Cette exposition rétrospective exceptionnelle dévoile, pour la première fois en 30 ans, l’œuvre de ce talentueux artiste né à Stuttgart en 1951 au sein d’un musée allemand. A découvrir jusqu’au 26 novembre. Christoph M. Gais, tableaux d’une exposition Présentant environ 80 œuvres – essentiellement des peintures – créées depuis 1990, cette rétrospective révèle la puissance et l’authenticité singulières qui caractérisent les tableaux intemporels de l’artiste. Les peintures de Gais, empreintes d’une haute culture picturale illustrent une évolution remarquable, marquée par une transition progressive vers une plus grande sérénité, signée du passage du sombre à la lumière et de la fusion de l’abstraction avec la figuration. Au cœur de cette exposition, des œuvres extraites des collections-propres du musée Küppersmühle se joignent aux autres dans cette présentation monographique marquant la première exposition publique de l’artiste dans un musée allemand depuis trois décennies, témoignant de l’évolution artistique de Gais au fil des ans. Christoph M. Gais, en tant que contemporain abstrait des ‘Neue Wilde’ des années 1980, a développé un style unique à partir de la peinture informelle allemande. Sa pratique artistique met l’accent sur la matérialité de la couleur, avec des tableaux souvent monumentaux caractérisés par des champs de tons naturels et des surfaces ornées. Son retrait progressif de Berlin depuis les années 1990 pour s’installer en Italie a profondément influencé son travail. L’environnement rural et la lumière méditerranéenne ont laissé des empreintes visibles dans ses œuvres, marquant une évolution notable par rapport à ses premières créations réalisées en Allemagne. Christoph M. Gais, langage formel que par la plasticité chromatique L’approche artistique de Christoph M. Gais se caractérise par une technique profonde et réfléchie, éloignée des couches de glacis conventionnelles, privilégiant plutôt des couches épaisses presque plus artisanales que simple véhicule de style. La matérialité de ses peintures, construite par couches successives de matériau et de couleur, crée des œuvres impressionnantes autant par leur langage formel que par la plasticité chromatique. Empreinte d’une singularité silencieuse, sa peinture témoigne d’une énergie construite et tranquille, dépourvue de gestes brusques et acérés. À travers un processus méticuleux, Gais évite d’entraver la liberté de la peinture, ajoutant des éléments concrets et solides pour rendre chaque œuvre précise, tout en créant une spatialité concrète inscrite et organisée dans l’image. Chaque toile de Gais devient un réseau d’ordre ou de compositions superposées, laissant visible et identifiable ce qui est peint sans véritable de fusion des éléments constitutifs de ses toiles. Ses œuvres se déploient en deux niveaux, avec un fond définissant la surface (souvent composé d’éléments formels répétés) sur lequel semblent flotter des formes ouvertes, des éléments géométriques et des visages-masques synthétiques. L’artiste explore également la superposition de différentes couches, révélant de nouvelles structures, motifs et couleurs, créant ainsi des œuvres qui exigent une contemplation persévérante pour dévoiler pleinement leur profondeur. L’utilisation habile de motifs répétés introduits par la technique du tampon sur de vastes échiquiers à l’apparente structuration, confère à ses œuvres une note presque textile. Dés, triangles et motifs variés, assemblés et combinés avec des chevauchements et des ruptures, évoquent des éléments architecturaux et des sols mosaïques, rappelant l’influence méditerranéenne de la résidence de Gais en Italie. Christophe M. Gais, Sous la Surface Sous la surface picturale, Christoph M. Gais crée des strates visuelles, superposant des voiles de couleur qui révèlent les tentatives de peintures antérieures sous la couche la plus récente. Ce processus confère à la surface du tableau une richesse croissante. Peu à peu, avec le temps, l’image se construit. En explorant le principe figure-fond, Gais leur accorde une égale importance, permettant à la couleur de jouer un rôle prépondérant et de créer une spatialité distinctive. Chaque œuvre demeure étroitement liée à sa propre surface, illustrant un staccato formel répété avec précision. Christoph M. Gais, le geste pictural spontané comme style En tant qu’artiste non-figuratif contemporain des ‘Neue Wilden’ des années 1980, Christoph M. Gais a forgé son propre style en fusionnant la peinture de l’Informel allemand et ses propres expériences de la forme, de la couleur et de la figure. Ses tableaux, souvent dépourvus de titres, révèlent un monde de pensées complexe, oscillant de manière tangible entre l’abstraction et la figuration. L’exploration de surfaces constitue sa démarche pour découvrir l’espace, où des motifs ornementaux s’entremêlent avec des formes autonomes et des structures linéaires en avant-plan et en arrière-plan. Au fil du temps, ses œuvres ont évolué, passant de réseaux dominés par des lignes à des compositions spatiales complexes parfois presque photoréalistes, cristallines sur lesquelles planent d’infimes traces de mémoire. Gais privilégie le geste pictural spontané, introduit dans ses tableaux une exploration riche et apparemment inépuisable de nuances atmosphériques et formelles, confrontant des éléments tels que l’organique et le constructif, l’abstrait et le figuratif. Face au triomphe de la peinture figurative des ‘Jeunes Sauvages’ à l’époque, Gais a réagi en associant des surfaces de couleur mouvantes à des formes stables, créant ainsi des compositions tridimensionnelles qui émergent de l’océan de la couleur. Son succès rapide a été marqué par une décision radicale de faire machine arrière, quittant Berlin pour l’Italie, où la lumière méditerranéenne joue un rôle essentiel dans l’expression de ses couleurs. Ainsi, la peinture de Gais se distingue par une exploration dynamique des contrastes, de la lumière et de la dualité entre les mondes de la figuration et de l’abstraction. Christoph M. Gais, Couleurs d’Allemagne et d’Italie Par son approche artistique matiériste de la couleur, Christoph Gais crée des impressions émotionnelles puissantes à travers ses grands formats et ses surfaces structurées. Une palette restreinte en tonalités, riche en nuances subtiles, parfois presque insondables. Initialement influencées par l‘Informel allemand, ses premières créations en Allemagne étaient sombres, avec leurs couleurs dures et lourdes. Cependant, sous le soleil italien, ses œuvres ont évolué vers des tons naturels et des surfaces ornées foisonnantes. La couleur n’est pas choisie pour des raisons esthétiques, pas plus qu’elle n’est mimétique. Autonome, elle devient le sujet-même de l’image, possédant sa propre réalité tout en agissant comme une métaphore d’une idée toute personnelle de l’artiste. Cette approche redéfinit le sens de l’image, offrant une nouvelle perspective sur la peinture elle-même, distinguant ainsi ses tableaux d’une simple surface colorée décorative par leur réalité autonome et leur unité perceptible. Christoph M. Gais, Évolutions Chromatiques, de la Surface à l’Espace L’évolution artistique de Christoph M. Gais se déploie de manière chronologique, démontrant une exploration constante des possibilités de conception et des effets de la couleur en tant que médium créant des surfaces et des espaces. Successivement, Christoph M. Gais s’engage dans une évolution artistique dès 1983, caractérisée par des espaces colorés expressifs, naviguant avec fluidité entre figuration et abstraction. Dès 1985, l’intégration de formes géométriques donne naissance à une dualité entre stabilité et perturbation. En 1989, une série émergente met l’accent sur des structures linéaires, avec des reliefs blancs prédominants. Installé en Italie à partir de 1994, Gais explore la notion cubiste de la surface, accentuant l’autonomie de chaque plan tout en préservant une dynamique globale, conduisant ainsi à un art de la surface inscrit dans la tradition picturale moderne. Christoph M. Gais, des Visages et des Masques La pandémie de COVID-19 et l’isolement qui en découle ont laissé une marque significative sur l’œuvre de Christoph M. Gais. La représentation de visages à l’apparence de masques et les compositions révélant une stratification diaphane témoignent de cette période. Isolé dans son atelier, l’artiste crée des œuvres grands formats où des visages synthétisés à leur plus simple expression picturale semblent flotter sur des arrière-plans. Ils portent en eux les émotions complexes de l’époque : la peur, l’étonnement, la terreur, le désespoir, mais aussi une forme de quiétude stoïque et résignée. Ces tableaux sont disposés de manière saisissante sur deux grands murs centraux, émergeant d’un continuum gestuel de fond, offrant une série d’évocations variées et nuancées de la vie. À proximité, une série d’ ‘images en verre’ se distingue par ses tonalités plus claires et une transparence évidente. Des visages peints directement sur le verre émergent sur un fond simulé de coups de pinceau bleus. Incrustant son reflet dans les multiples strates de l’œuvre, le spectateur s’invite à un intéressant face à face pictural. Christophe M. Gais, Sculptures d’ici et d’ailleurs Par moments, l’artiste transfigure ses images aux structures complexes rabattues en deux dimensions en objets tridimensionnels en bronze, créant des assemblages qui évoquent la délicatesse dessinée des branches. Ces abstractions pures s’expriment à travers des enchevêtrements de barres moulées qui empruntent à l’esthétique des nasses de pêche en osier. Retenue au mur blanc, légères, elles semblent saisies d’une velléité de liberté aérienne. L’exposition au MKM s’est façonnée sous la direction artistique éclairée de Thomas Huber, peintre ami de Gais, qui, dans sa prose pour le catalogue, souligne l’héritage des premiers gardiens de musée ; des artistes en leur essence. Elle prend vie à travers un dialogue artistique riche entre Gais et Huber, un accord tacite visant à dévoiler leur connexion intime avec des œuvres d’autres horizons culturels et traditions artistiques. Dans une alcôve discrète de l’exposition, Christoph M. Gais dévoile une collection de sculptures africaines et asiatiques, habilement disposées sur des tabourets et de modestes tables domestiques plutôt que sur les socles conventionnels. Choisies avec minutie par l’artiste au sein de sa collection personnelle, ces pièces entrent en interaction de manière profonde avec ses propres tableaux, orchestrant ainsi une scénographie où chaque élément se nourrit d’un dialogue harmonieux. L’approche distinctive de Gais met en lumière sa connexion singulière avec ces sculptures, les considérant non pas comme le simple produit d’une ethnie ou d’une culture spécifique, mais bien comme l’expression d’un artiste individuel. Cette disposition crée une conversation respectueuse entre œuvres d’art, une conversation qui transcende les frontières culturelles et évoque un dialogue artistique riche et nuancé. Christoph M. Gais, la BIO Expresse Christoph M. Gais, né en 1951 à Stuttgart vit et travaille à Orvieto (au nord de Rome) et à Berlin depuis 1994 Termine ses études d’histoire de l’art et d’études culturelles empiriques à l’université Eberhard-Karls de Tübingen, 1978 Commence des études de peinture à l’Académie nationale des Beaux-Arts de Stuttgart avec le Professeur K. R. H. Sonderborg, 1981 Depuis la fin des années 1990, il poursuit divers projets d’art sur bâtiment, notamment la conception de la salle Louise-Schroeder de l’Hôtel de Ville Rouge de Berlin Ses peintures de grand format oscillent entre le figuratif et l’abstrait et trahissent une activité picturale spontanée Le Museum Küppersmühle – Collection Ströher possède bon nombre de ses œuvres dans ses collections Le musée Küppersmühle, musée privé d’Art Moderne allemand Le musée MKM Küppersmühle für Moderne Kunst, ouvert en 1999 dans un ancien silo à grains du port intérieur de Duisburg, en Allemagne, est le fruit d’une transformation architecturale dirigée par les architectes bâlois Herzog & de Meuron, les mêmes qui ont conçu la Tate Modern à Londres. Initié par le collectionneur d’art Hans Grothe, le musée a été doté d’une riche collection comprenant plus de 800 œuvres de plus de 40 artistes allemands. Depuis la reprise de la collection par les collectionneurs Sylvia et Ulrich Ströher en 2004/2005, le musée est devenu l’un des lieux majeurs de l’art allemand d’après guerre, avec une collection comprenant des œuvres représentatives du développement artistique en Allemagne, allant de l’après-guerre à nos jours. L’extension du musée, planifiée depuis 2008 et réalisée en 2021 par Herzog & de Meuron, a permis d’augmenter la surface d’exposition à plus de 5 000 mètres carrés. Avec 42 salles, le musée présente environ 320 œuvres majeures de la collection Ströher dans l’exposition permanente. La Fondation pour l’art et la culture e. V. Bonn gère et organise les expositions, ainsi que la collection, qui appartient désormais au couple de collectionneurs Ströher de Darmstadt. Depuis sa création, le directeur du musée Küppersmühle für Moderne Kunst est Walter Smerling. Christoph M. Gais Image Worlds from 1990 until Today 55 Philosophenweg 47051 Duisburg – Allemagne jusqu’au 26 novembre 2023 mercredi, de 14h à 18h du jeudi au dimanche, de 11h à 18h https://museum-kueppersmuehle.de/en/ Christoph M. Gais, vue de l’exposition Image Worlds from 1990 until Today, MKM Museum Küppersmühle for Modern Art, 2023, (c) courtesy Christoph M. Gais, (c) photo Marlene Zoё Burz, Boombartstic Art Magazine Christoph M. Gais, sans titre 00780, 1989, huile sur toile, 220 x 300 cm, exposition Image Worlds from 1990 until Today, 2023, MKM Museum Küppersmühle for Modern Art, Duisburg, Allemagne, Collection Ströher, (c) Christoph M. Gais, (c) photo Henning Krause, Boombartstic Art Magazine Christoph M. Gais, O.T., 2009, huile sur toile, 180 x 200 cm, courtesy Galerie Georg Nothelfer, exposition Image Worlds from 1990 until Today, 2023, MKM Museum Küppersmühle für Moderne Kunst, Duisburg, Allemagne, (c) Christoph M. Gais, (c) photo Paul Schöpfer, Boombartstic Art Magazine Christoph M. Gais, huile sur toile représentant des visages synthétiques gris foncé sur fond de motifs rectangulaires brossés blanc sur fond noir, vue de l’exposition Image Worlds from 1990 until Today, 2023, MKM Museum Küppersmühle für Moderne Kunst, Duisburg, Allemagne, (c) Christoph M. Gais, (c) photo Eric Mabille, Boombartstic Art Magazine Christoph M. Gais, studio de l’artiste à Berlin, 2023, exposition Image Worlds from 1990 until Today, MKM Museum Küppersmühle für Moderne Kunst, 2023, Duisburg, Allemagne, (c) Christoph M. Gais, (c) photo Kay Heymer, Boombartstic Art Magazine Christoph M. Gais, vue de l’exposition Image Worlds from 1990 until Today, MKM Museum Küppersmühle for Modern Art, 2023, (c) courtesy Christoph M. Gais, (c) photo Marlene Zoё Burz, Boombartstic Art Magazine Christoph M. Gais, composition, huile sur toile, vue de l’exposition Image Worlds from 1990 until Today, 2023, MKM Museum Küppersmühle für Moderne Kunst, Duisburg, Allemagne, (c) Christoph M. Gais, (c) photo Eric Mabille, Boombartstic Art Magazine Christoph M. Gais,12.1.88 (00793), 1988, huile sur toile, 230 x 210 cm, exposition Image Worlds from 1990 until Today, 2023, MKM Museum Küppersmühle for Modern Art, Duisburg, Allemagne, Collection Ströher, (c) Christoph M. Gais, (c) photo Henning Krause, Boombartstic Art Magazine Christoph M. Gais, sculpture abstraite, bronze, exposition Image Worlds from 1990 until Today, 2023, MKM Museum Küppersmühle für Moderne Kunst, Duisburg, Allemagne, (c) Christoph M. Gais, (c) photo Eric Mabille, Boombartstic Art Magazine Christoph M. Gais, huile sur toile aux deux visages, vue de l’exposition Image Worlds from 1990 until Today, 2023, MKM Museum Küppersmühle für Moderne Kunst, Duisburg, Allemagne, (c) Christoph M. Gais, (c) photo Eric Mabille, Boombartstic Art Magazine Christoph M. Gais, sans titre, huile sur toile, exposition Image Worlds from 1990 until Today, 2023, MKM Museum Küppersmühle für Moderne Kunst, Duisburg, Allemagne, (c) Christoph M. Gais, (c) photo Eric Mabille, Boombartstic Art Magazine Christoph M. Gais, composition abstraite géométrique sans titre, huile sur toile, exposition Image Worlds from 1990 until Today, 2023, MKM Museum Küppersmühle für Moderne Kunst, Duisburg, Allemagne, (c) Christoph M. Gais, (c) photo Eric Mabille, Boombartstic Art Magazine MKM Museum Küppersmühle für Moderne Kunst, Duisburg, Allemagne, vue de la façade, ancienne meulerie industrielle, reconvertie en musée privé d’Art Moderne abritant la Collection Ströher, (c) photo Eric Mabille, Boombartstic Art Magazine MKM Museum Küppersmühle für Moderne Kunst, vue de l’escalier intérieur conçu par le bureau d’architecture suisse Herzog & de Meuron, (c) photo Eric Mabille, Boombartstic Art Magazine Auteur Eric Mabille "J’adore bouger et mon rapport à l’art est dans le mouvement, l’instinct et l’instant et ce depuis toujours. J'aime ce côté spontané, libéré de toute connaissance préalable, en vrai autodidacte. J’apprécie aussi pleinement le moment privilégié d’une preview presse, où seul dans une salle d’exposition, j’ai cette impression d’avoir toutes les œuvres pour moi. » Eric Mabille est diplômé en marketing, passionné de web, spécialisé en gestion de projets culturels et en marketing de destination et de niche. Il fréquente depuis plusieurs années l’atelier de dessin et les cours de chant lyrique à l’Académie de Saint-Gilles.