Young Belgium Opus 2 Fiction(s) rassemble cinq artistes de la scène émergente contemporaine belge, à La Patinoire Royale – Galerie Valérie Bach, jusqu’au 13 mai 2023.

Depuis plusieurs années, La Patinoire Royale | Galerie Valérie Bach s’attache à promouvoir la scène artistique belge moderne et contemporaine. La 1ère édition de Young Belgium rassemblait six artistes autour du thème de l’Ineffable.

Pour Young Belgium Opus 2, Jean-Marc Dimanche, Commissaire de l’exposition, a sélectionné cinq jeunes talents qui s’emparent de la narration pour nourrir leur travail. ‘Tous ont moins de 40 ans, sont nés ou installés durablement en Belgique, sont cautionnés par une certaine visibilité, et constituent ensemble un socle possible d’artistes belges internationaux dans le futur’.

Chacun à sa façon nous raconte une histoire, fait chanter ses rêves, nous donne à voir son réel et témoigne d’une réalité, fusse-t-elle parfois imagée, sous filtre ou fantasmée.

Mais qu’est-ce que le réel devant cette avancée d’images virtuelles qui nous submergent en attendant que l’IA vienne rebattre les cartes de la création. Cette exposition a le mérite de contribuer à y répondre en replaçant l’art dans ce qu’il a de concret, dans un brassage de savoir-faire qui se décline en céramique, en verre, en soie tissée ou en peinture.

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ELISE PEROI – Young Belgium Opus 2 / Fiction(s)

Artiste multiple, Elise Peroi est à la fois : peintre, tisserande, sculptrice et performeuse. Depuis son apprentissage de l’art, elle déroule ses vastes paysages textiles qu’elle nous invite à parcourir et à traverser, comme ce rideau de scène en velours au décor forestier – semblant venir d’une production verrière d’Emile Gallé –qui scinde la galerie en son milieu.

Une fois traversé, ce paysage dense et monumental s’évapore vers d’autres plus légers, suspendus à la délicatesse de leur fil et de leur trame gazeuse. Recréant littéralement une nature textile au plus proche des mondes végétal et animal, ils célèbrent les techniques ancestrales et l’acte de faire.

Des paysages qui patiemment s’écrivent pour se décrire, dans un entrecroisement vaporeux de strates offertes poétiquement à l’air qui les fait vibrer. Moments suspendus, presqu’inachevés, à la surface, sous la surface.

Au commencement, un dessin sur soie, celui d’un monde fantastique peuplé de végétaux et d’animaux étranges. Dessin ensuite lacéré en fines bandelettes, réintroduites une par une dans une trame dédoublée sur le métier à tisser, donnant à l’œuvre : vibration aérée et profondeur.
Les paysages ne s’accrochent pas, ils se posent au sol, se traversent, s’élancent et se dressent en un jardin vertical, se regardent et se font face tels des paravents dans un jeu de cache-cache entre plein et vide. Ils se déposent sur des structures installatives en bois clair qui rappellent les métiers à tisser. Ils composent l’espace, ils se font espace.

Le travail d’Elise Peroi se déploie comme un souffle sur un imaginaire suspendu, vibrant, vivant. Et peu à peu les structures porteuses en bois s’évanouissent en un patient et subtile alliage textile cousu d’air.

«Je recherche en même temps la manière de traduire le souffle du paysage et le paysage comme lieu habité», Elise Peroi

• BIO & Parcours artistique
  Elise Peroi est née à Nantes (France) en 1990
  Elle vit et travaille à Bruxelles
  Diplômée de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, d’un Master en Design textile en 2015.
  Sélection d’exposition en Belgique : ‘The Sowers’, Fondation Thalie, Bruxelles – ‘Là où se trouve la forêt’, Botanique, Bruxelles (2021) – ‘Inspire’, Iselp, Bruxelles – Artefact – Eleven Steens – Bruxelles (2021) – ‘Faire sillons’, Centre Tour à Plomb, Bruxelles (2020), ‘Moment de Provenance’, Musée mode et dentelle, Bruxelles
  Elle est régulièrement invitée pour des résidences dans le cadre de son travail de plasticienne ou de performeuse dont récemment à l’Academia Belgica, à Rome
  Elle a également collaboré avec différents chorégraphes, Mui Cheuk Yin, Louise Vanneste ; dramaturges, Emmanuelle Nizou, Camille Louis, Émilie Martz-Kuhn et musiciens, Roel Dieltiens, Marine Falque-Vert, thomas jean Henri.
• https://www.eliseperoi.com/

 

 

BASILE BOON – Young Belgium Opus 2 – Fiction(s)

Chez Basile Boon, la vie se raconte en céramique. Matérialisant ses joies, ses peines, ses fascinations, ses dégoûts, ses rencontres, il nous raconte, dans la matière et avec les mots son histoire, sa propre mythologie.

Œuvre totale et assumée éclectique, elle se met en scène dans une série de fragments d’histoires disparates, recomposée en d’étonnantes fresques illustrées de personnages et constructions fantastiques, mais jamais très loin de la réalité.

Un travail façonné à la main dans l’imperfection, pétri de savoir-faire, proche de la matière. Et toujours ce sens de l’architecture, de la composition, de la scénarisation presque baroque infusant l’intime et l’imaginaire. Sans doute dans la droite lignée de ses quelques années de théâtre et de son Master d’architecture à La Cambre.

Comme dans les salles de jeux de l’enfance, construire, concevoir, dessiner, libre de forme et de format. Une narration en petits objets, fragiles édifices, chimères et créatures mythologiques, à la croisée des sanctuaires et de l’archéologie. Une histoire esquissée sur papier, écrite dans la terre, narrée entre vécu et fiction, entre sacré rehaussé d’or et quotidien émaillé.

On ne peut s’empêcher de penser à la tapisserie de Bayeux face à cette fresque-épopée haut-relief en céramique. Un face à face presque guerrier de deux personnages chevauchant leur monture dont l’histoire s’évanouit en dessin sur le mur de la galerie. A leurs pieds, un monde sculptural foisonnant d’images-objets et de symboles.

Il plane sur les œuvres de Basile Boon le désir vital de s’inventer un monde intérieur, héritier des jeux de construction de l’enfance, des paysages, des châteaux, des ruines et des légendes de sa Vallée Mosane. La quête d’un refuge imaginaire, temple d’une œuvre sans fin, à l’image d’un Facteur Cheval, célèbre pour avoir passé 33 ans de sa vie à édifier un monument qu’il nomme le « Palais idéal ».

• BIO & Parcours artistique
  Basile Boon, né en 1986, à Profondeville (Province de Namur – Belgique) Diplômé en Maroquinerie, Institut Jeanne Toussaint, Bruxelles (BE)
  Atelier des Arts du feu, Académie des Beaux-Arts de Saint-Gilles, Bruxelles (BE)
  Master en Architecture, Faculté de « La Cambre-Horta » ULB, Bruxelles (BE)
  Erasmus Universidad Polytechnica, Valence (ES) + Option sculpture / Beaux-arts / Matricula de honor
  ‘Lost and Found’, MAD Lab, Bruxelles 2018 – ‘Tremplin 2018’, Be Craft, Mons prix et récompenses 2019 – Fédération Wallonie Bruxelles : Bourse au prototypage 2019 – Projet Court-Circuit : Bourse BePlanet / Roi Baudouin 2018 – Fédération Wallonie Bruxelles : Bourse au prototypage 2018 – Concours tremplin / Prix WBDM 2018 – Concours tremplin / Prix du Ministre Président Wallon 2018 – Travail de fin d’étude Institut Jeanne Toussaint / Prix Delvaux 2017 – Fédération Wallonie Bruxelles : Bourse d’aide à la recherche 2017/2019 – Résidence : MAD Brussels Fashion and Design Platform
• https://www.basileboon.com/

 

 

ANTOINE CARBONNE – Young Belgium Opus 2 -Fiction(s)

Antoine Carbonne propose des toiles peintes de rêves et de fantasmes. Son œuvre se construit en accumulant les séquences, à la recherche d’une narration possible, d’un fil rouge à suivre.

Une peinture qui procède par fragments épars, semés d’indices et d’énigmes, étonnant rébus pictural qu’il met en scène dans une translation entre toile peinte et toile de fond.

Antoine Carbonne observe, voit, peint ce qu’il voit, ce qu’il a vu, ce qu’il aimerait voir. Un besoin d’observer qui le fait balancer entre peintre de société ou peintre d’époque, dans une énergie à dire et exprimer les choses.

Sa peinture est une construction mentale, suspension d’un instant, une réflexion sur le quotidien de la société contemporaine dans un va et vient entre formes réelles et des éléments fantasmés, coloré selon la sensibilité de l’artiste et l’humeur du moment.

Ses peintures s’inscrivent et se révèlent dans la nécessité du temps de contemplation. Pariétales dans leur esthétique, figées dans le mouvement, dans un brassage de techniques -peinture à l’huile, gouache, acrylique – réunies dans le cadre et en dehors, quitte a envahir les cimaises, devenues décor ou fresque contemporaine d’un récit épique.

Fusion des époques sur toiles de grand- format, étirement des temps qui réunit celui du vécu et celui de l’onirisme fantasmé. Vastes paysages où semblent errer des personnages abandonnés à eux-mêmes.

• BIO & Parcours artistique
  Né à Paris en 1987
  Vit et travaille entre Paris et Bruxelles.
  Après avoir passé son enfance au Sénégal puis en Écosse, Antoine Carbonne a poursuivi ses études dans la banlieue parisienne
  Il est ensuite allé au Hunter College à New York et aux Beaux-Arts à Paris où il a obtenu un diplôme en 2011
  Sélection d’expositions en Belgique : atelier BCD (Bruxelles), MuhKA (Anvers), au Cd lt+ (Liège), ‘L’âge d’argent’, ELEVEN STEENS, Bruxelles 2020, ‘La piste romantique’, Cdlt+ Liège 2018, ‘Redoute?’, Grande Surface, Brussels 2018, ‘Une poésie contemporaine’, La Vallée Bruxelles 2019, ‘Salon’, MuhKA, Anvers 2018
• https://antoine-carbonne.com/

 

 

ELSA GUILLAUME – Young Belgium Opus 2 – Fiction(s)

L’univers d’Elsa Guillaume est celui des fonds marins et des créatures qui les peuplent.

Plongeuse depuis 2011, elle alterne temps de travail en atelier et temps de voyage vers de lointaines contrées, faisant converger dans ses œuvres sa passion pour la mer, le travail du verre, le dessin et la céramique.

Ses voyages sont autant de recherches menées dans des environnements naturels, dont elle témoigne dans ses carnets de notes, accumulant dessins, croquis et photographies, avant de qu’ils prennent leur forme plastique et sculpturale.

Histoires insolites et légendes des zones abyssales, odyssées de terre et de verre au bestiaire étrange ; les grands fonds deviennent ancrages de sa création et de son odyssée artistique.

Face au grand escalier de la galerie, ces vanités contemporaines fantaisistes posées sur le sol volcanique des grands rifts ou l’oxygène devient souffre. Un ensemble de créatures entassées. Coquillages, poulpes, êtres hybrides, poissons algues et corail, représentations céramiques figées qui, bien qu’ayant l’apparence du réel, composent ce lit océanique surréaliste.

Un peu plus loin, translucides et lumineux, semblant flotter dans l’espace, un ban de siphonophores se meuvent en une fragile procession d’êtres mi poisson mi sous-marins. Propulsés par d’infimes hélices, suspendus à la précarité de leur vie, ces volumes tubulaires cristallins aux formes zooplanctoniques irradient de leur luminescence jaune et rose fumé.

Elsa Guillaume, dans une (ré) invention des mondes, nous propose ses représentations des univers maritimes où réalisme et imaginaire se fondent dans la fiction fantaisiste.

• BIO & Parcours artistique
  Elsa Guillaume est née à Carpentras (France) en 1989
  Vit et travaille à Bruxelles
  Diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2013
  Prix COAL pour l’art et l’environnement
  Exposition en Belgique : ‘Slices’ , Eleven Steens, Brussels en 2016
  Expositions en France (2022): «Formes Vivantes», Cité de la céramique, Sèvres 2022 – «Toucher terre», Fondation Villa Datris, L’Isle-sur-la-Sorgue 2022 – «Le rêve du Scaphandre», Cultur Foundry, Paris 2022- «Double jeu, 2000-2020, 20 ans de création dans les collections», Musée d’art moderne et contemporain, Les Sables d’Olonne,…
• www.elsaguillaume.com

 

 

JONAS MOËNNE – Young Belgium Opus 2 – Fiction(s)

« Le monde rural est pour moi une matrice de fictions me procurant un réservoir d’idées plastiques que je qualifie volontiers « d’inépuisable ». Jonas Moënne

Faire parler la matière, ou plutôt toutes les matières – la terre, la pierre et le verre – est au centre de la démarche artistique de Jonas Moënne.

Jonas cherche, expérimente, repousse les limites de la céramique, malmenant la terre, la mélangeant à d’autres matériaux jugés incompatibles, jusqu’à la soumettre aux températures les plus extrêmes.

Pour l’alchimiste qu’il est, le four devient lieu de toute expérimentation, un champ fertile à la création d’œuvres aussi insolites que poétiques, façonnées de manière empirique dans le détournement et la collision des matières à priori inconciliables. Au plus proche des éléments et des forces qui les contraignent, ces artefacts, résultant d’une superposition en strates, deviennent témoins d’une histoire qui s’écrit dans la transformation de l’état des choses et l’hybridation d’héritages matiéristes.

Au centre de la galerie, sa série David & Goliath marie terre et métal. De ce mariage contre-nature naissent des sculptures cylindriques à la surface couverte d’étonnantes boursouflures aux reflets bleutés obtenues à la sortie du four. Dans un geste radical et violent, l’artiste lapide littéralement ces volumes de grès encore malléables de pavés de basalte et granit, récupérés dans des bouleversements de la chaussée, et qui, à température extrême se liquéfient pour redevenir fragiles et étonnamment friables. Une violence inspirée de celle née du chaos engendré par le mouvement social des gilets jaunes en France.

Même duel des matières au cœur de ses œuvres verrières, obtenues par accumulation de résidus de bouteilles colorées portés à une telle température que le verre perd sa transparence et sa luminosité, pour retourner à la pierre de couleur noire.
Glissements ancestraux, avec ses marbres gravés de graffiti contemporains extraits de notre culture des écrans ; lointains échos des écritures humaines premières. Et la matière se fait transmission.

Le travail de Jonas Moënne est empreint d’histoires, de légendes et de folklores qui prennent leurs sources dans le Nord des Alpes qui l’ont vu naître et grandir, fracassant éléments et matières à l’état brut et brusque, au commencement des mondes.

• BIO & Parcours artistique
  Jonas Moënne est né en Haute-Savoie (France) en 1992
  Vit et travaille à Bruxelles
  Master Arts visuels, option céramique, ENSAV La Cambre, Bruxelles
  Prix Médiatine, Prix Marcors, Bruxelles (2020)
  Professeur de céramique, École des arts d’Anderlecht, Bruxelles
  Quelques expositions en Belgique : ‘Ils ont mangé les pierres’, ELEVEN STEENS, Bruxelles, Modern Craft#2 Ceramics, MAD, Bruxelles, Overpr!nt ag!tate/act!vate, Centre de la gravure et de l’image imprimée, La Louvière, Incertain genre, Centre Keramis, La Louvière,…
• www.moenne.com

 

 

Young Belgium (exposition collective)
La Patinoire Royale | Galerie Valérie Bach
15 Rue Veydt
1060 Bruxelles
jusqu’au 13 mai 2023
du mardi au mercredi de 14h à 18h
du jeudi au samedi de 11h à 19h
Fermé le dimanche et le lundi
http://www.prvbgallery.com